Dire qu’elles sont attendues est un euphémisme. Les rames « Oxygène », qui viennent d’être présentées par la SNCF, doivent être mises sur les rails des lignes Paris-Clermont-Ferrand et Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT) dès le premier trimestre 2027. Un nouveau souffle pour remplacer, sur ces deux parcours dont les usagers pointent du doigt un manque de fiabilité et de confort, les vieux Corail, locomotives âgées de près de 50 ans.
« On va passer de l’ancien au neuf, appuie Amandine Thomas-Commin, directrice Intercités-SNCF Voyageurs. En termes d’attention portée aux voyageurs, on leur proposera tout ce qu’il y a de plus moderne, du haut de gamme dans le sens où ces rames coûtent 25 millions d’euros, financées par l’État. On peut vraiment parler d’un confort longue distance. »
Travailler ou se divertir dans de meilleures conditions
Une dizaine de places supplémentaires en première et en seconde classe, dix places pour vélos électriques et des accès facilités pour les personnes à mobilité réduite seront à disposition. Et les passagers devraient pouvoir travailler ou se divertir en toute tranquillité. Une demande répétée par les collectifs d’usagers.
« Le wi-fi qui est prévu sera en capacité de répondre à tous les besoins, y compris professionnels, précise la responsable. Comme c’est déjà le cas aujourd’hui, un portail sera accessible avec des films, des divertissements ou des informations locales pour faire la promotion des territoires. Et nous conserverons un système de restauration, à la place, qui est très apprécié, mais avec une cuisine quasiment professionnelle. Nous serons en mesure de servir, par exemple, des plats chauds, ce qui sera une nouveauté. Un autre changement majeur concerne le confort acoustique. Le Corail est bruyant, notamment dans les intercirculations quand vous voulez passer des appels. Sans oublier le confort thermique qui sera revu, nos climatisations actuelles datent des années 1970… »
Une meilleure fiabilité pour moins de retards ?
Et pour répondre aux inquiétudes concernant la recrudescence d’incidents sur ces deux lignes, les rames « Oxygène » seraient en capacité de garantir une meilleure fiabilité. « On observe que 40 % des grands retards aujourd’hui sont causés par des défaillances de locomotives, indique Amandine Thomas-Commin. Et donc on attend aussi un gain d’efficacité dans ce registre, évidemment rendu possible par des trains neufs, mais aussi par un réseau qui est rénové. »
Ces nouveaux véhicules devaient arriver sur les rails en 2024, mais la commande effectuée auprès de l’entreprise espagnole CAF a pris du retard en raison de la crise sanitaire et de tests défaillants. Renforçant la vétusté d’un réseau concédée par la SNCF. « Il est très clair que nous ne sommes pas au niveau de service qu’on voudrait proposer à nos voyageurs, confesse la responsable. Ce, même si nous continuons à investir dans des plans de fiabilité des locomotives. »
Sur le devenir des rames Corail, dont nombre d’usagers seront sans aucun doute nostalgiques, la question n’est pas encore tranchée. « On mène des opérations industrielles pour prolonger leur utilisation en attendant les rames Oxygène. Si certaines ont encore du potentiel, elles pourraient être basculées sur la transversale sud. Donc, soit il y a matière à investir parce qu’il y a un vrai projet derrière, soit elles pourraient être arrêtées, mais ça, ce sont des décisions qui seraient à prendre avec l’État. »