Des fissures sur leur mur… Le 9 avril, trois maisons situées dans la rue Louis Masse à Toulouse (Haute-Garonne), dans le quartier Bonnefoy à proximité de la future station de métro, ont présenté des fissures après le passage du tunnelier, à trente mètres sous terre. Un événement rare qu’a reconnu l’exploitant, Tisséo.
Depuis 2022, les travaux de la ligne C du métro de Toulouse ont débuté dans les différents quartiers traversés par le tracé reliant Colomiers à Labège. Avec l’arrivée des cinq tunneliers en 2024 pour percer les 27 km de métro, les bâtiments sont surveillés de près par Tisséo Ingénierie et les nombreuses entreprises de ce chantier titanesque.
Lorsque le tracé de la Ligne C a été connu, les experts de la maîtrise d’œuvre Systra-Arcadis missionnée par Tisséo ont défini la largeur du ruban en surface à l’intérieur duquel les travaux sont susceptibles de produire des effets en surface. Appelé Zone d’Influence Géotechnique (ZIG), ce ruban représente environ une cinquantaine de mètres de largeur au total. Avant les travaux, les maisons et immeubles situés dans cette bande ZIG ont fait l’objet d’un diagnostic structurel préalable par un bureau d’étude spécialisé.
1 200 bâtiments équipés de dispositifs de surveillance
Parallèlement à cette enquête, des campagnes de reconnaissances géologiques ont été réalisées pour connaître les terrains du site. Plus de 700 forages ont été effectués pour connaître la nature et les caractéristiques géotechniques des sols. « Avant le début du chantier, des équipes font des reconnaissances sur le terrain pour éventuellement préciser les diagnostics et confirmer les méthodes d’exécution, détaille Jean-Jacques Laporte, responsable de chantier de la ligne C chez Tisséo ingénierie. Cela permet aussi de définir la surveillance des bâtiments, par exemple par un suivi topographique ou le contrôle des fissures. Une visite des bâtiments a été faite par un huissier pour constater leur état avant travaux ».
Depuis que les tunneliers travaillent sous terre et les ouvriers en surface pour bâtir les futures stations, près de 1 200 bâtiments sont équipés de dispositifs de surveillance des sols et des murs pour scruter 24 heures/24 les vibrations ou autres anomalies. Les ingénieurs du projet peuvent consulter en temps réel ces informations.
Pour les trois maisons fissurées de la rue Louis Maille, les capteurs ont bien signalé le risque. « Ce sont des maisons mitoyennes et il y a eu un seuil d’alerte sur un bâtiment malgré les études et précautions car le tunnelier a rencontré une poche de sable, explique Jean-Jacques Laporte. Elle a été détectée par les capteurs mais le temps que l’on injecte du béton, le sol a un peu bougé. Dès l’alerte des habitants, un huissier a constaté les fissures et les experts ont rassuré en actant qu’il n’y a pas de risque pour les maisons ». Les travaux de réparation seront pris en charge pour les propriétaires des habitations concernées, après une procédure avec les assurances. Le chantier de la future ligne C du métro doit être bouclé en 2028.