Chaque année, avec le retour des beaux jours, le moustique tigre réapparaît, et avec lui, le risque de transmission de maladies tropicales comme la dengue, le chikungunya ou le Zika. L’Agence Régionale de Santé Occitanie lance un appel à la vigilance citoyenne, à l’heure où la surveillance épidémiologique et entomologique redémarre.
Une menace bien installée sur le territoire. Dès le 1er mai et jusqu’au 30 novembre, un dispositif de surveillance renforcée se déploie en Occitanie, en lien avec la saison d’activité maximale du moustique tigre. L’objectif ? Repérer rapidement les cas importés de maladies vectorielles et empêcher leur transmission locale.
En 2024, en lien avec une circulation virale de la dengue très active en Guadeloupe et en Martinique, 2.107 cas de dengue ont ainsi été importés sur le territoire hexagonal (dont 55% en provenance des Antilles françaises). En Occitanie, de mai à octobre dernier, 178 cas importés de dengue, 3 cas importés de chikungunya et 1 cas importé de Zika ont été identifiés », observe l’ARS Occitanie.
Des gestes simples mais essentiels à adopter
Le moustique tigre pond ses œufs dans de petites quantités d’eau stagnante, souvent présentes autour des habitations. Chacun peut agir à son niveau :
Même si aucune mesure de protection n’est efficace à 100%, c’est la somme de mesures individuelles et collectives qui permet de faire diminuer le risque de présence de ces moustiques et donc de transmission de maladies », rappelle l’ARS.
Il est recommandé d’éliminer les eaux stagnantes (vases, soucoupes, gouttières), de tailler les végétaux, et d’utiliser des moustiquaires et répulsifs.
Voyageurs : prudence avant, pendant et après le départ
Les voyageurs vers les zones tropicales sont particulièrement concernés.
Depuis le début de l’année 2025, plus de 33.000 cas de chikungunya ont été recensés sur l’île de La Réunion. L’épidémie est généralisée et majeure », souligne l’ARS.
En cas de fièvre ou symptômes à leur retour, les voyageurs doivent consulter rapidement un médecin et signaler leur séjour :
Dans les 7 jours qui suivent le retour […] vous avez peut-être contracté la dengue, le chikungunya ou le Zika. »
Professionnels de santé en première ligne
Les médecins et laboratoires ont un rôle décisif :
Le signalement rapide par les professionnels de santé auprès de l’ARS de toute suspicion de cas […] est crucial : il permet de limiter le risque de transmission autochtone. »
Chaque cas signalé fait l’objet d’enquêtes épidémiologiques et entomologiques, suivies de mesures de démoustication ciblée.
Une vigilance collective face à un risque croissant
Le moustique tigre, aujourd’hui implanté dans la majorité des départements français, est favorisé par le changement climatique et la mondialisation.
L’augmentation de ces cas importés et la présence toujours plus importante du moustique sur notre territoire peut conduire à une circulation pérenne locale de ces virus en métropole et être à l’origine des cas autochtones et d’épidémies », alerte l’ARS Occitanie.
Ainsi, même si le nombre de foyer de cas autochtones a diminué par rapport à 2023, la mobilisation de tous (citoyens, voyageurs, collectivités, professionnels de santé) est indispensable pour éviter que la situation ne se dégrade.
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