Une opposition qui ne passe pas inaperçu. Mardi 6 mai, 28 députés LFI ont voté contre la proposition de résolution appelant la libération immédiate et inconditionnelle de Boualem Sansal, emprisonné en Algérie pour « atteinte à l’unité nationale ».
Le texte rappelle que derrière le sort qui touche l’écrivain, « c’est précisément la liberté d’expression politique qui est menacée », cette liberté fondamentale qui reconnaît à tous, dans le cadre défini par la loi, le droit de communiquer ses idées et la possibilité d’être contredit.
Dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes entre la France et l’Algérie, la résolution précise en outre que la détention s’est par ailleurs accompagnée d’une « violation en cascade d’autres droits fondamentaux ».
Lors de la première séance publique qui s’est déroulé hier après-midi à l’Assemblée nationale, 335 suffrages se sont exprimés avec 307 pour, 28 contre et quatre abstentions. Le texte a donc été adopté.
Parmi les opposants figurent la cheffe de file des Insoumis Mathilde Panot, le député du Val-de-Marne Louis Boyard, le député de Marseille Manuel Bompard, le député du Nord David Guiraud ou encore le député du Rhône Gabriel Amard.
Une peine de cinq ans de prison ferme
Incarcéré en Algérie depuis le 16 novembre 2024, l’auteur de Serment des barbares et de 2084 : la fin du monde a été condamné à cinq ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Dal El Beida (Alger), le 27 mars dernier.
L’octogénaire aurait tenu des propos sur le site en ligne de Frontières durant un entretien de plus d’une heure. Il y donnait son point de vue sur le dossier du Sahara occidental, point de vue qui relève du crime absolu en Algérie.
Atteint d’un cancer, Boualem Sansal a nié toute intention de porter atteinte à Alger, assurant n’avoir fait qu' »exprimer une opinion comme tout citoyen algérien ». Il a affirmé être « un Algérien aimant son pays », sans qu’il ne puisse y avoir « aucun doute sur son patriotisme ».
« La vraie nature de la meute mélenchoniste rejaillit »
Scandalisé, Jean-Luc Moudenc accuse LFI d' »afficher son acceptation du délit d’opinion et son rejet de la présomption d’innocence ». En somme, « elle rompt avec le respect des droits qui fonde toutes démocraties, et consent dangereusement aux méthodes fascistes », ajoute l’élu.
En référence au livre-enquête La Meute, réalisé par deux journalistes, qui revient sur l’autorité excessive de Jean-Luc Mélenchon et le caractère sectaire de LFI, le maire de Toulouse pointe la nature même du parti : « soumission à l’arbitraire et extase devant l’autoritarisme ».
Après la diffusion d’un Complément d’enquête, sur France 2, la parution de cet ouvrage attise les critiques de la part de plusieurs figures du mouvement, dont Mathilde Panot et Manuel Bompart, qui fustigent « une collection de ragots et de mensonges« .
>> À LIRE AUSSI : Municipales 2026 : François Piquemal veut construire une École « à la hauteur de ses promesses républicaines »