Une ville, un festival, une ambition. Toulouse est depuis longtemps un terreau fertile pour la bande dessinée. Pourtant, la Ville rose n’avait jusqu’à présent aucun festival majeur entièrement consacré au neuvième art. Ce manque sera comblé dès le 24 mai prochain, de 14 heures à 22 heures, avec Case Pastel, un événement créé par et pour les Toulousains.
L’objectif affiché est clair : valoriser les dynamiques locales, qu’il s’agisse de maisons d’édition indépendantes, de librairies engagées ou de collectifs d’artistes. Le festival, organisé par les éditions Du Noir sous les Ongles et Doryphores, investira les espaces de La Passerelle Negreneys. Ce site culturel emblématique du quartier des Minimes s’apprête à vibrer, le temps d’une journée, au rythme des découvertes graphiques et humaines.
© La Passerelle Negreneys
Des figures et des plumes locales en vitrine
Le festival accueillera notamment Frédéric Médrano, auteur à la carrière éclectique et expérimentée, dont le parcours illustre bien la porosité entre bande dessinée, arts plastiques et spectacle vivant. Né en 1968 à Sarcelles, il a collaboré avec une multitude de publications depuis la fin des années 1980, explorant aussi bien la narration graphique que les formes pédagogiques ou documentaires.
Depuis 2000, il a publié de nombreux livres jeunesse dont ‘Le petit jardin des expressions’, des albums BD aussi variés que l’histoire du bluesman Lightnin’ Hopkins, un conte préhistorique neige silencieuse, ou encore une adaptation en BD de l’œuvre du poète et journaliste Abdelmadjid Kaouah », rappellent les organisateurs.
© DR
D’autres invités tels que Mallou Alligataure, Anaëlle Alba, Théo Kreicher ou encore Laurent Zanolli seront également présents pour partager leurs univers singuliers. La diversité des profils et des styles promet un panorama vivant de la création contemporaine.
Des collectifs moteurs de créativité
Case Pastel s’appuie aussi sur une scène associative toulousaine particulièrement active. Salade Suprême, par exemple, est un collectif d’artistes et de designers engagé dans une démarche sociale et écologique. Ils sont à l’origine du projet emblématique Chez Babayaga, un tiers-lieu culturel éphémère ayant transformé, le temps d’un été, une maison vouée à la démolition en un espace de vie et de création.
Chez Salade Suprême, en tant que collectif d’artistes et de designers, nous avons à cœur de créer des espaces où l’art devient un outil de rencontre et de cohésion sociale », résume le collectif toulousain.
Le tiers-lieu a ouvert ses portes du 26 avril au 7 septembre 2024, dans le quartier Saint-Cyprien. © Salade Suprême (YouTube)
Autre structure mise en lumière, Le Print Club, une association installée dans le quartier des Minimes, propose un atelier partagé et une offre d’ateliers artistiques variés.
Avec un intérêt particulier pour le partage et l’échange, elle propose des ateliers autour d’une variété de pratiques artistiques et artisanales et d’une diversité d’approches du processus de création », explique-t-elle sur son site web.
Le Print Club organise par exemple des ateliers composition graphique en tampons, à l’issue desquels les participants repartent avec leurs créations. © Le Print Club
Un artisanat au cœur du projet
À l’instar de Barbastella, atelier de sérigraphie artisanale fondé en 2019 à Ramonville-Saint-Agne, Case Pastel valorise les démarches locales, indépendantes et manuelles. Le festival célèbrera les savoir-faire d’impression, de dessin, de narration graphique dans un esprit de transmission.
Barbastella propose des visuels très divers, en série limitée. À gauche : « Chien de la Touillette » Sérigraphie 2 couleurs sur papier gris Sirio Color Perla 210g. À droite : « AL’TARBA » Sérigraphie 2 couleurs sur papier Cyclus 300g. © Johan Borg
Le festival bénéficiera également du soutien de librairies partenaires comme Le Chameau Sauvage, acteur reconnu pour son engagement en faveur de la BD indépendante.
Une édition inaugurale, mais un esprit pérenne
Case Pastel est porté par deux maisons d’édition locales : Du Noir sous les Ongles et Doryphores Éditions. Cette dernière, fondée en 2015, milite pour une bande dessinée ouverte à tous les horizons, entre publications expérimentales et patrimoine revisité.
Les éditions Doryphores cherchent à faire découvrir des auteurs et des horizons atypiques quand ils ne s’attachent pas à mettre en valeur le riche patrimoine de la bande dessinée », précise-t-elle.
Ainsi, si Case Pastel ne dure qu’une journée, ses initiateurs espèrent en faire un rendez-vous annuel incontournable. Au croisement des disciplines, entre engagement et accessibilité, la bande dessinée s’apprête (enfin) à trouver à Toulouse un festival à son image : local, libre et foisonnant.
>> Infos pratiques :
Le festival Case Pastel #1 aura lieu le samedi 24 mai, de 14 heures à 22 heures, à La Passerelle Negreneys.
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