Un coup dur. Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, l’Union européenne (UE) a été frappée à trois reprises par des droits de douane américains : 25 % sur l’acier et l’aluminium, 25 % sur les automobiles, puis 20 % sur tous les autres produits européens.
Cette dernière surtaxe a été suspendue jusqu’au 9 juillet prochain pour tenter de recherche une issue négociée au différend commercial. En attendant, c’est un droit de douane de 10 % qui s’applique sur la plupart des biens exportés par les Vingt-Sept.
En réponse, l’UE a annoncé des droits de douane jusqu’à 25 % sur une première liste d’importations américaines pour 26 milliards d’euros. Sont notamment visés, les motos Harley-Davidson, certains appareils ménagers (réfrigérateurs, tondeuses à gazon) et denrées agricoles (soja).
Outre les marchandises, la Commission européenne a déjà averti qu’elle pourrait aussi taxer les géants américains de la tech et recourir à d’autres instruments (gel de l’accès aux marchés publics européens, blocage d’autorisations de mise sur le marché de certains produits…).
Contrairement aux premières mesures de l’administration Trump, les surtaxes européennes restent suspendues aux négociations en cours et ne seront appliquées qu’en cas d’échec des discussions, rapportent nos confrères de l’AFP.
« En Occitanie, des emplois pourraient disparaître »
En marge de la session plénière du Comité européen des Régions, qui s’est tenue le 15 mai dernier à Bruxelles (Belgique), la vice-présidente de la Région Occitanie Nadia Pellefigue, a souhaité alerter sur les risques douaniers pour la production d’Airbus et le secteur automobile.
Alors que la filière aéronautique commençait à peine à se stabiliser, la mise en place de droits de douane a désorganisé la chaîne de fournisseurs. À noter que le secteur était exempté de mesures douanières depuis un accord de l’OMC de 1979.
En France, les exportations représentent 82 % du chiffre d’affaires de l’aéronautique, soit 51,2 milliards d’euros sur un total de 57,4 milliards d’euros. « Nous sommes le premier contributeur à la balance commerciale française », a indiqué le PDG d’Airbus, interrogé par Le Monde.
En cas de paiement de surtaxes, certains importateurs américains ont également menacé de cesser leurs livraisons. C’est le cas de Howmet Aerospace, qui fournit des pièces moulées aux constructeurs d’avions Boeing et Airbus.
Les droits de douane auront des conséquences sur l’ensemble du secteur. C’est donc sans boussole, à l’aveugle et de manière inique que ces mesures douanières ont été prises », a dénoncé Nadia Pellefigue.
Dans un marché déjà en berne, du fait de la hausse des prix après la crise sanitaire provoquée par la crise sanitaire, les constructeurs automobiles demandent à la Commission européenne de négocier avec les États-Unis, tout en allégeant leur charge réglementaire.
Comme sus-mentionné, les voitures importées sont déjà taxées, à hauteur de 25 %. Or, depuis le 3 mai dernier, ces droits de douane affectent également les pièces détachées qui entrent sur le territoire américain.
En Occitanie, près de la moitié des emplois du secteur pourrait être menacée. En particulier dans les systèmes embarqués, les cerveaux électroniques de nos voitures », a précisé la vice-présidente de la Région Occitanie.
Considérant que « ce n’est pas normal que les décisions d’un seul homme ait un tel impact », l’élue régionale plaide pour une UE « ferme, déterminée sur ses objectifs, tant économiques qu’écologiques, et qui se fasse respecter ».
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