Un troisième défilé, toujours plus revendicatif. Le samedi 7 juin prochain, la Marché des Fiertés de Toulouse verra défiler un char pas comme les autres. Construit autour d’un tracteur, symbole détourné du monde rural, ce projet artistique est porté par Les Abattoirs pour la troisième année consécutive. Une manière affirmée pour l’institution toulousaine de manifester son soutien à la communauté LGBTQIA+ par le prisme de l’art.
Visuel réalisé par Untitled Studio, Léna Salabert-Triby et Louis Leprieur de Griffes d’Anges, en collaboration avec Damien Rouxel et Simon Makeup. © DR
Des artistes engagés, une scène queer en mouvement
Cette année, l’équipe du musée collabore avec Damien Rouxel, Simon Makeup et le collectif pluridisciplinaire queer Griffes d’Anges. Ensemble, ils signent une création audacieuse, festive et engagée, qui marie culture queer et esthétique paysanne.
S’inspirant des manifestations agricoles de ces dernières années, le char fait place au tracteur, jouant avec les symboles du monde rural en les détournant dans un esprit joyeusement kitsch et revendicatif », souligne le site culturel toulousain.
Damien Rouxel, né en 1993, est issu d’une famille d’agriculteurs. Il puise dans son histoire personnelle pour proposer un travail artistique sensible et subversif.
Il a appris les codes [du monde paysan] pour mieux se les approprier. Il en tire l’inspiration de performances et d’œuvres plastiques explorant l’identité, le genre ou la sexualité », résument Les Abattoirs.
Déjà exposé dans « Artistes et paysans. Battre la campagne », il revient ici avec une proposition inédite.
À ses côtés, Simon Makeup, artiste aux créations flamboyantes, et le collectif Griffes d’Anges, partenaire régulier des Abattoirs pour la Pride.
Le collectif Griffes d’Anges […] se pense comme un espace collaboratif où chaque forme d’art a la possibilité de s’exprimer et de s’enrichir. »
Une vision qui trouve toute sa résonance dans la mise en scène du char 2025.
Visuel réalisé par Untitled Studio, Léna Salabert-Triby et Louis Leprieur de Griffes d’Anges, en collaboration avec Damien Rouxel et Simon Makeup. © DR
Un musée militant et inclusif
Depuis son ouverture en 2000, Les Abattoirs se veulent un espace de culture ouvert, pluriel et accueillant. L’engagement en faveur de la diversité et de l’inclusivité fait partie intégrante de son identité. Ce positionnement s’est encore illustré récemment lors de la Nuit européenne des Musées, pensée autour de la projection de films de l’association Pride Toulouse et de l’exposition « 30 ans de marche, 30 ans de lutte ». De plus, le musée avait accueilli plusieurs Drag shows, émerveillant les quelque 4.219 visiteurs réunis ce soir-là.
« Ces valeurs font partie intégrante de notre institution », rappelle le site, soulignant sa volonté de faire de l’art un levier de visibilité et de transformation sociale.
Nuit européenne des Musées 2025 aux Abattoirs. © Les Abattoirs (Facebook)
Une fête inclusive sur le parvis du musée
Point d’orgue de la journée : l’after-party officielle de la Pride, qui se tiendra sur le parvis des Abattoirs, de 18h30 à 23 heures. L’évènement, gratuit sur inscription, se veut un espace festif et bienveillant, ouvert à la toute la communauté queer de Toulouse et au-delà. Le char y sera exposé, transformant l’espace extérieur en galerie éphémère. Une manière de faire résonner l’art au cœur de la cité, de la fête… et de la lutte.
>> Infos pratiques :
La Marché des Fiertés 2025 de Toulouse aura lieu le samedi 7 juin.
L’after-party officielle de l’évènement est programmée de 18h30 à 23 heures, sur le parvis des Abattoirs.
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