« Une décision aussi grave qu’inquiétante ». Le 12 juin dernier, le Conseil des ministres a prononcé la dissolution de la Jeune Garde, mouvement antifasciste, et de Lyon Populaire, un groupe d’ultradroite, a annoncé Bruno Retailleau.
Dans un message posté sur X, le ministre de l’Intérieur s’est félicité de cette décision et a promis de « ne rien laisser passer ». En revanche, le décret de dissolution d’Urgence Palestine n’a pas été présenté en Conseil des ministres.
Le 29 avril dernier, le locataire de la place Beauvau avait engagé des procédures contradictoires visant ces trois groupes. Leurs responsables avaient jusqu’au 9 mai pour transmettre leurs observations.
S’agissant de Lyon populaire, groupuscule néofasciste fondé en 2019, Bruno Retailleau lui reproche « de faire l’apologie de la collaboration avec le nazisme et de provoquer à la haine, à la violence et à la discrimination envers les étrangers ».
Fondée en 2018 à Lyon, la Jeune Garde, dont le porte-parole est le député LFI du Vaucluse Raphaël Arnault, serait « un mouvement qui légitime(rait) le recours à la violence ». Celle-ci a (d’ores et déjà) annoncé qu’elle portera un recours devant le Conseil d’État.
À chaque fois qu’ils frappent, ils réveillent ce qu’ils veulent faire taire ! »
Indignées, les organisations politiques de jeunesse (de gauche) de Toulouse accusent le ministre de l’Intérieur de « s’en prendre frontalement à ceux qui luttent contre l’extrême-droite et les organisations qui propagent leurs idées nocives sans aucune représailles« .
Fustigeant une décision « aussi grave qu’inquiétante », elles soulignent qu’en associant la dissolution de la Jeune Garde à Lyon Populaire, « Bruno Retailleau établit un lien direct entre l’extrême-droite et l’antifascisme ».
Nous observons un schéma historique classique : les libéraux à tendance autoritaire tolèrent, voire encouragent, la montée d’idéologies fascisantes, par la crainte d’un prétendu danger de la politique sociale », notent les organisations politiques de jeunesse.
Considérant que « les organisations antifascistes jouent un rôle clé dans la lutte contre les violences d’extrême-droite », elles affirment que les dissoudre « c’est exposer des quartiers, des bars ou encore la jeunesse de gauche aux violences des groupuscules fascistes ».
Avant d’ajouter : « C’est faire taire ceux qui résistent face à la haine de l’autre, en particulier l’islamophobie et l’antisémitisme qui animent les fascistes ».
Apportant leur « plein et entier soutien » aux collectifs antifascistes, les organisations politiques de jeunesse appellent à une mobilisation collective contre l’extrême-droite à Toulouse, notamment contre « les groupuscules étudiants fascisants actifs dans les établissements ».
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