Cela devait être une autoroute urbaine pour contourner Toulouse, ce boulevard majeur va changer autrement

C’est l’un des plus grands boulevards qui ceinturent Toulouse. Au Sud-Ouest de la Ville rose, l’avenue Eisenhower, longue de trois kilomètres, fait le lien entre la M980, plus communément connue sous le nom de Rocade Arc-en-Ciel, et l’autoroute A 64. Elle participe à la desserte de plusieurs quartiers qui la bordent comme Basso-Cambo, Bellefontaine et Saint-Simon.Seuls désormais les anciens toulousains s’en souviennent, mais, à l’origine, ce barreau routier devait faire partie d’un ensemble autoroutier plus vaste qui devait permettre de contourner Toulouse par le sud et par l’Ouest. C’était au siècle dernier. Un projet d’envergure qui prévoyait de déplacer certains flux de véhicules à une dizaine de kilomètres de Toulouse pour désengorger la Ville rose. Il était envisagé de créer un tunnel sous la colline de Pech-David, de construire un nouveau pont sur la Garonne, puis d’orienter cet axe vers Blagnac et Colomiers. Un projet titanesque qui n’a jamais vu le jour dans sa globalité. La Rocade Arc-en-ciel a néanmoins vu le jour en 1997, prolongée par un boulevard urbain, cette avenue Eisenhower très empruntée, et qui va désormais faire l’objet d’une requalification globale. Ce qui va changer.

Un projet de 2X2 voies mort-né

Disons-le de suite, le projet porté par Toulouse Métropole ne prévoit pas de terminer la Rocade Arc-en-Ciel en direction de l’autoroute A 64. La voie rapide, qui s’arrête net sur un grand rond point, ne sera jamais prolongée en 2×2 voies vers l’A64 comme cela avait été proposé par Jean-Luc Moudenc – « Nous achèverons la rocade Arc-en-Ciel par transformation en Voie Rapide Urbaine du boulevard Eisenhower », annonçait-il lors de la campagne des Municipales en 2014.

Il l’envisageait encore en tant que président de Toulouse Métropole en 2016, quand il appelait de ses vœux la réalisation d’un grand contournement par l’Ouest de Toulouse. Dix ans plus tard, du fait de la complexité de ce dossier, ce grand contournement est loin d’être réalisé. Et après avoir étudié la possibilité de faire de l’avenue Eisenhower une voie rapide, en 2×2 voies, avec une vitesse limitée à 90 km/h, l’idée de créer cette voie rapide urbaine a été abandonnée dès 2018.

Conversion en boulevard urbain multimodal

C’est finalement la deuxième option étudiée à l’époque, soit l’hypothèse du boulevard réaménagé en boulevard urbain multimodal, avec aménagement de couloirs de bus et d’itinéraires cyclables, qui va se concrétiser dans les prochains mois, plus de 7 ans après les premières études.

Entre-temps, des choses se sont néanmoins passées comme le rappelle Toulouse Métropole :

« Cet axe est le support de nombreuses lignes de transports en commun du réseau Tisséo, notamment entre la route de Seysses et l’avenue Ourliac. À l’occasion de la mise en service de ces différentes lignes, l’avenue Eisenhower a fait l’objet, ces dernières années, de travaux destinés à créer quelques couloirs de bus pour faciliter leur circulation. Des travaux d’aménagement ont été aussi réalisés sur l’avenue, et en bordure pour accompagner l’émergence d’un nouveau quartier sur 16 hectares au niveau du site de la société NXP. Ainsi, cette avenue a été l’objet de différentes interventions pour répondre à des besoins ponctuels, sans pour autant bénéficier d’une réflexion d’ensemble ».

Donner de la cohérence à cette avenue

Et Toulouse Métropole d’introduire le but de la nouvelle phase de travaux :

« Il s’agit désormais de donner une cohérence d’aménagement d’ensemble à cet axe majeur de l’agglomération depuis le rond-point Firmin Pons (où se termine la Rocade Arc-en-Ciel, NDLR) jusqu’à la route de Seysses ».

Un projet à 17 millions d’euros

Ce projet de requalification de l’avenue Eisenhower a été approuvé lors du conseil de Toulouse Métropole le 10 avril 2025. Pour un montant global de 17 millions d’euros, la collectivité annonce plusieurs objectifs : sécuriser et développer la mobilité piétonne le long de l’axe et sur ses traversées, végétaliser l’axe, améliorer la circulation des transports en commun et proposer une offre routière cohérente et adaptée ».

Piste cyclable, « avenue parc »

Pour ce faire, Toulouse Métropole prévoit plusieurs aménagements et propose « des cheminements de 2 mètres minimum séparés des cyclistes et ombragés », la création d’une piste cyclable bi-directionnelle des deux côtés de l’avenue qui accueillera le Réseau Express Vélo 20.

Elle veut faire de ce boulevard une « avenue parc », bien plus végétalisée qu’elle ne l’est actuellement. En témoigne cette photo ci-dessous. Le chantier est immense.