Un déluge de grêle qui ravage en quelques minutes le travail de plusieurs années. Lundi 19 mai 2025, la supercellule orageuse, d’une intensité rare, qui a traversé le département de Haute-Garonne, depuis Le Fousseret jusqu’au Muretain, a particulièrement touché la commune du Fauga (Haute-Garonne). Ce mardi, l’école du village est fermée. La pépinière Bauduc, gérée par la sixième génération de la famille, a, quant à elle, vécu 20 minutes dramatiques pour toutes ses cultures. Fabienne Bauduc, la gérante de l’exploitation raconte à Actu Toulouse ces 20 minutes cataclysmiques, les gros dégâts enregistrés et comment son entreprise travaille déjà à sa réouverture.
« Déjà grêlée, mais jamais avec cette intensité »
Ce mardi, c’est forcément le désarroi qui prédomine devant le triste paysage de la pépinière ravagée.
« Nous avions déjà été grêlés dans notre histoire, mais jamais avec une telle intensité. La dernière fois, c’était il y a 35 ans. Hier, nous avons eu des grêlons de 4 centimètres pendant 20 à 25 minutes minimum. Cette grêle a tout laminé, tout haché… On se croirait en hiver ».

« Les plantes ont été broyées »
Elle poursuit sa description du désastre :
« Les plantes ont été broyées, tous nos arbres sont sévèrement touchés… Nous produisons en extérieur, en pleine terre, ou en pots, alors, tout a été abîmé. Cela représente des milliers de plantes, arbustes, sur 15 hectares. Cela arrive au moment où nos stocks sont importants car nous avons tous nos stocks de l’année en cours sur place, avec des arbres que l’on a fait grandir pour certains depuis plusieurs années ».
« La grêle a explosé nos toits »
En outre, les bâtiments de l’exploitation ont été touchés : « La grêle a explosé nos toits, le bâtiment d’accueil du public est touché, notre informatique est sous l’eau. Ce matin, nous sommes en plein désarroi, mais aussi très combatifs. Nos 13 salariés sont sur le pont. Nous allons commencer le travail de nettoyage qui va durer plusieurs semaines ».
Nettoyer pour mieux rouvrir
Fabienne Bauduc a déjà des objectifs bien en tête : nettoyer un espace au plus vite pour accueillir à nouveau sa fidèle clientèle :
« Là, nous sommes fermés car nous n’avons plus rien à vendre. Nous commençons à nettoyer pour avoir une zone disponible assez rapidement. On prépare un dossier pour pouvoir bénéficier du fonds de solidarité nationale. L’idée, c’est de rouvrir partiellement le site rapidement, et se projeter sur septembre-octobre pour avoir proposer un stock à la vente. En retaillant, en rempotant, on va essayer d’avoir ce stock pour septembre. Ce sera un travail titanesque car nous rempotons 15 000 pots chaque année. Mais on va y arriver. Depuis ce matin, je reçois de nombreux messages de soutien. Il y a beaucoup d’élan de solidarité de la part des clients, et de nos partenaires qui nous proposent de l’aide. On est très entourés ».
« Un métier formidable, mais soumis à dame nature »
Dans le secteur du Fauga, tous les agriculteurs du coin sont dans la même galère que la pépinière. En quelques minutes, les cultures de blé et de colza ont été ravagées.
Comme eux, Fabienne Bauduc connaît les risques d’un « métier formidable, mais soumis aux caprices de dame nature ».