Que pèse la filière soja dans la région Occitanie ? Et comment ses acteurs réagissent t’ils aux annonces de l’ANSES sur les possibles dangers de cette protéine naturelle végétale en cas de surconsommation ? Eléments de réponse.
Que pèse la filière soja en Occitanie ? Et comment ses acteurs réagissent t’ils aux de l’ANSES – L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail – sur les possibles dangers de cette protéine naturelle végétale en cas de surconsommation ?
Deux semaines après la suppression du soja dans les menus des écoles et des restaurants seniors de Toulouse, et quelques jours après que le département du Tarn a à son tour supprimé cette légumineuse des menus proposés aux collégiens, votre radio se penche sur la filière de ce protéagineux. Et il se trouve que le soja a une part importante dans la région Occitanie.
35 000 hectares de soja, essentiellement dans le Gers, le Tarn-et-Garonne et la Haute-Garonne
L’Occitanie et la 1ere région de France en matière de semences légumineuses et le soja est la première légumineuse d’Occitanie. La région compte 35 000 hectares (chiffres 2024) de ces plants qui ressemblent à des haricots verts, mais de taille plus petite et de calibre plus gros. La production est en baisse, de 15 000 hectares en 3 ans, la faute à des insectes ravageurs : la pyrale du haricot et l’héliothis. Les semis se font essentiellement dans le Gers, le Tarn-et-Garonne et la Haute-Garonne (10 000 hectares, chiffres chambre agriculture).
La FILEG (Filière Légumineuses à graines) précise que la France ne produit pas assez de soja et est obligée d’en importer. Hors micro la filière parle d’effet d’annonce et n’est pas inquiète par le rapport de l’ANSES qui préconise d’éviter la surconsommation de cette protéine naturelle végétale. L’un des avantages agronomique du soja, souligne la FILEG, c’est qu’il apporte de l’azote aux sols de façon naturelle et permet de faire des rotations de cultures, année après année, avec le blé par exemple.
Le marché de la restauration collective n’est pas le seul marché à consommer du soja, sans qu’on ne sache précisément dans quelle proportion, le marché de la grande distribution propose de multiples produits transformés : boissons, desserts, et steak de soja.
« Toujours ce soucis de faire du buzz, on peu manger du soja ! » s’exclame un producteur de Haute-Garonne
L’ANSES déconseille de servir du soja en restauration collective pour éviter une surconsommation en isoflavones qui peuvent avoir un impact sur le système hormonal. Jean-Claude Chibarie est producteur de soja en Haute-Garonne, il cultive 140 hectares, à Beaumont-sur-Lèze, c’est aussi un expert de cette légumineuse, il s’y intéresse depuis 1973. Il est très critique à l’égard des conclusions de l’ANSES : ** »**Il y a toujours le souci de faire le buzz maintenant » commente cet agriculteur proche de la retraite. Et il précise : « Vous allez trouver des isoflavones dans les lentilles, vous n’allez pas faire une campagne anti lentilles ! Vous allez en trouver aussi dans le haricot (…) » Il donne une image : « C’est comme si vous aviez une alerte dans les pharmacies. On vous dit ne mangez pas trop de médicaments parce que sinon, vous allez vous empoisonner« . Avant de conclure : « Je pense qu’il faut avoir un petit peu de bon sens paysan et dire que bien entendu, on peut manger du soja. Moi je consomme de la viande. Mais comment peut-on manger une côtelette sans tuer un animal? On n’est pas forcément aujourd’hui en cohérence, et le fait de tempérer et de dire ce qui se passe, c’est quand même bien. »
https://www.francebleu.fr/occitanie/haute-garonne-31/toulouse-31555