La Haute-Garonne et le Tarn-et-Garonne font partie des départements français les plus touchés par les démissions d’élus locaux. En cause, notamment : les violences dont ils sont victimes, comme nous raconte un adjoint du Midit toulousain qui s’est retrouvé avec une côte cassée après une agression.
C’est une étude que nous vous révélons en exclusivité avec franceinfo et le Monde ce jeudi 19 juin : l’enquête sur les démissions de maires, réalisée pour l’association des maires de France (AMF) par le CEVIPOF, le laboratoire de Sciences Po.
Haute-Garonne et Tarn-et-Garonne
À 9 mois des municipales, le nombre de démissions volontaires de maires a été multiplié par 4 entre 2008-2014 et le mandat en cours. Avec près de 2 200 démissions depuis juillet 2020, c’est environ 6 % de maires qui ont quitté leur fonction depuis leur élection. Le phénomène touche davantage certains départements, dont la Haute-Garonne et le Tarn-et-Garonne mais aussi l’Isère, la Charente, l’Essonne ou encore le Nord. Parmi les démissionnaires : les jeunes retraités (65-74 ans) et les communes moyennes (10 à 30 000 habitants) sont plus représentés.
Côte cassée pour une enceinte trop forte
En cause, notamment : les violences et les agressions sont les élus sont régulièrement victimes. Dans le Midi toulousain, Maryelle Vidal, la maire de Monferran-Savès et ses 840 habitants à deux pas de L’Isle-Jourdain, pourrait ne pas se représenter. L’élue gersoise est fatiguée des tensions qui règnent avec les administrés. Son premier adjoint devait prendre sa suite. Mais il y a quelques jours, le 31 mai 2025, il a été agressé par un habitant du village. Gérome Beyries a été blessé alors qu’il demandait à un habitant de baisser le son d’une enceinte.
La scène a été fimée par sa compagne. La maire du village, Maryelle Vidal considère, elle, que son adjoint représentait ce jour-là la mairie et qu’il devrait être protégé par ce statut particulier.
Quatorze jours d’ITT
Le premier adjoint Gérome Beyries est aussi blessé que l’agression soit classée par le parquet comme querelle de voisinage. « J’ai une côte qui est cassée, mon médecin m’a donné quatorze jours d’ITT, raconte-t-il. Il faut recontextualiser cette agression, on peut dire que ce n’était pas une querelle de voisinage, c’est un problème entre la mairie et quelqu’un qui fait beaucoup parler de lui, qui commet beaucoup d’incivilités. Nous derrière, on essaye régulièrement de parer à ces incivilités mais malheureusement, on n’a pas les outils. Aujourd’hui, on est assez démunis, il n’y a que l’AMF qui porte ce combat-là«
Gérome Beyries pourrait tout de même se présenter aux prochaines municipales en mars 2026, justement pour faire avancer ce combat de la protection des élus.
https://www.francebleu.fr/occitanie/haute-garonne-31/toulouse-31555