Des propriétaires de chiens dénoncent une pression croissante de la police municipale à Toulouse (Haute-Garonne) et une volonté politique de la mairie de leur compliquer la vie. L’élue municipale en charge dit n’avoir jamais entendu parler de ces revendications avant ce coup de pression.
« On le sait, les chiens ont du flair. Et leurs maîtres de plus en plus ! Au point que certains commencent à se demander si la soudaine pression exercée sur eux par la mairie de Toulouse n’aurait pas à voir avec l’approche des élections municipales (mars 2026) ». C’est ainsi que débute le communiqué des « truffes roses », un collectif de propriétaires de chiens mécontents du traitement qui leur est réservé.
Ils dénoncent le fait qu’il y ait trop peu de caniparcs où les chiens puissent évoluer en liberté. « À côté de chez moi, par exemple, il y a un caniparc qui fait 4,2 m², déplore Laurence Lahana, une des membres de ce collectif. J’habite aux Carmes, ce n’est vraiment pas suffisant pour le nombre de chiens qu’il y a dans le quartier. On aimerait pouvoir disposer soit de zones de parcs comme ça se fait à Bordeaux, Lyon, Grenoble, soit d’horaires pendant lesquels on peut détacher nos chiens pour leur permettre de vivre leur vie de chien ».
Les « truffes roses » qui revendiquent près de 200 membres regrettent leurs difficultés à entrer en contact avec la mairie et le manque de réponses, notamment sur des horaires où ils pourraient laisser leurs chiens courir librement dans les parcs ou les bords de Garonne. Ils dénoncent, au contraire, une politique anti-chiens qu’ils perçoivent comme répressive.
« Par exemple, dimanche, j’étais à la Prairie des Filtres, argumente Laurence Lahana. Mon chien se baignait, il n’y avait pas foule qui fréquentait les lieux. Les agents municipaux ont dévalé la prairie pour venir me demander de sortir mon chien de l’eau. Peut-être 2 minutes plus tard, un scooter a traversé la prairie. C’est totalement interdit. Ils ne l’ont pas interpellé. C’est ce qui nous agace le plus, parce que sur le principe, on n’est pas des rebelles qui tiennent absolument à transgresser ».
Les propriétaires sont persuadés que ces agents sont là pour les contraindre eux et ils ne comprennent pas la démarche. Quand on lui parle des déjections sur les trottoirs, les pelouses, Laurence Lahana ne nie pas. Elle serait même favorable à une répression accrue vis-à-vis de ces comportements qui, dit-elle, nuisent à tout le monde. « Je ramasse systématiquement, affirme-t-elle. On est très nombreux à faire ça parce qu’on n’aime pas marcher dedans non plus ».
À la mairie, Françoise Ampoulange, l’élue chargée de l’animal dans la ville se dit surprise de ces critiques publiques alors qu’elle n’a reçu aucune sollicitation des propriétaires de chiens.
Le collectif Les Truffes Roses, j’ai appris leur création et leur présence dans la presse.
Françoise Ampoulange, élue chargée de l’animal dans la ville de Toulouse
Elle dément le fait que les policiers et les agents municipaux mettent plus de pression sur les propriétaires de chiens ces derniers temps. Le règlement sanitaire départemental, et non la mairie, impose aux propriétaires de chiens de les attacher pour la sécurité de tous, argumente-t-elle.
« J’entends et je comprends les propriétaires d’animaux, notamment dans le centre-ville, qui vivent en appartement et qui ont besoin de faire courir leurs animaux. Mais ça ne peut pas être au détriment de gens qui se promènent avec leurs enfants, ou qui ont peur des animaux ».
« Il y a des chiens qui sont dangereux, qui peuvent mordre, qui peuvent être agressifs avec leurs congénères même si à la maison ce sont de gentils toutous. C’est la raison pour laquelle on a fait le choix délibéré de mettre le plus grand nombre de caniparcs et qu’ils soient le plus agréable possible ».
L’élue fait en effet la distinction entre les cani-sites, de petits espaces dans lesquels les chiens font leurs besoins, et les caniparcs qui, explique-t-elle, sont très nombreux à Toulouse et lui vaudraient d’être plébiscitée par 30 millions d’amis. Elle l’affirme : « Toulouse est un exemple à suivre ».
Des caniparcs devraient encore ouvrir avec des espaces ombragés, déclare Françoise Ampoulange, qui annonce qu’elle va chercher à rencontrer le collectif.
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