Un surveillant de prison a été placé en garde à vue et présenté à un juge après une série de violences commises sur des détenus. Selon l’Observatoire international des prisons, l’OIP, cette affaire révèle la persistance des violences pénitentiaires, six ans après la sortie de son rapport.
Un gardien de prison de la maison d’Arrêt de Seysses en Haute-Garonne fait l’objet d’un placement sous contrôle judiciaire en attendant sa convocation au tribunal. Il est accusé de violences répétées sur des détenus lors des parloirs.
C’est l’office international des prisons qui révèle l’affaire sur son site internet ce lundi 19 mai. Un surveillant de prison de la maison d’arrêt de Seysses a été placé en garde à vue et présenté à un juge le 14 mai dernier. Il est accusé de violences envers des détenus lors des parloirs.
L’homme a reçu une convocation pour se présenter au tribunal à l’automne : « En attendant, il a été placé sous contrôle judiciaire et se voit interdit d’exercer des fonctions en contact avec les détenus » précise le procureur de la République de Toulouse.
Selon l’OIP, « la direction de l’établissement avait saisi le procureur, à la suite de plusieurs alertes reçues de la part d’un membre du personnel pénitentiaire et de plusieurs personnes détenues ». D’après leurs témoignages, « ces agressions physiques, qui se déroulent depuis plus d’un an, seraient le fait de cet agent pénitentiaire connu pour ses accès de violence ».
🔴 Violences au parloir de la #prison de Toulouse Seysses : un surveillant placé en garde à vue après des agressions dénoncées depuis plus d’un an. Malgré les alertes, l’agent était resté en poste. L’OIP alerte : l’impunité alimente les violences pénitentiaires. 👉 oip.org/communique/v…
— Observatoire international des prisons (OIP) (@oipsectionfr.bsky.social) 19 mai 2025 à 14:46
Malgré les alertes, plusieurs témoins ont constaté que l’agent était toujours en poste au service du parloir. Jusqu’à ce 14 mai, où il a été placé en garde à vue par la gendarmerie. Dans une réponse à l’OIP, la Direction interrégionale des services pénitentiaires de Toulouse se dit « parfaitement consciente de la gravité des faits ».
Les témoignages recueillis par l’observatoire international des prisons sont éloquents : « Au moment de récupérer ma carte après le parloir, le surveillant m’a dit de fermer ma gueule, il m’a ramené dans la salle de fouille, il m’a jeté par terre », raconte une victime. « Et là, c’était un déferlement de haine, il m’a étranglé, il m’a mis des coups. Il m’a tapé ma tête contre le sol et j’ai perdu connaissance ».
Pour l’OIP, « l’ampleur des violences dénoncées s’inscrit dans un contexte dégradé au service du parloir de Toulouse Seysses, privé d’encadrement depuis deux ans ». Elle révèle aussi « la persistance des violences pénitentiaires, six ans après la sortie de son rapport ».
🕵️♂️ En 2019, l’OIP publiait « Omerta, opacité, impunité », un rapport d’enquête sur les violences pénitentiaires. 6 ans plus tard, les témoignages s’accumulent et les mêmes mécanismes perdurent. Quand les pouvoirs publics agiront-ils vraiment ? 👉 oip.org/publication/…
— Observatoire international des prisons (OIP) (@oipsectionfr.bsky.social) 19 mai 2025 à 14:46
l’OIP tire donc à nouveau la sonnette d’alarme « au regard, année après année, de la récurrence des témoignages, dénonçant des violences subies ou constatées, et de l’incurie des pouvoirs publics à s’attaquer au phénomène ».
Contactés, les syndicats du personnel pénitentiaire ne se sont pas encore exprimés sur cette affaire.
https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse