Un instrument directement utilisable par le public
« Avec ce nouvel appareil, vous êtes astronome l’espace d’un instant », explique Jean-Baptiste Desbois, directeur de la Cité de l’espace (1). Depuis le jeudi 24 avril en effet, la Cité de l’espace à Toulouse compte un nouvel outil pour présenter et expliquer les beautés de l’astronomie au public.
Il s’agit d’une coupole d’astronomie de 7,50 m de diamètre abritant un télescope de 40 centimètres de diamètre d’ouverture. Une dimension suffisamment grande pour collecter la lumière venant d’objets célestes proches, intermédiaires voire lointains. Sous réserve que le plafond ne soit pas bas et nuageux, bien évidemment.
Cité de l’Espace : Un instrument double pour les observations diurnes (Soleil) et nocturnes . pic.twitter.com/gnmf6h9v5a— Grycan Alain (@AlainGrycan)
« Contrairement à ce qu’on pense le plus souvent, on peut aussi faire de l’observation le jour », poursuit le responsable. En ajoutant au télescope des filtres qui arrêtent le rouge ou ce qu’on appelle un coronographe qui occulte le disque solaire comme lors d’une éclipse totale (et donc ne nous éblouit pas) mais permet de voir les mouvements de surface, on peut observer notre étoile, le Soleil. Notamment au moment où, par crise, il émet des jets de matière, ces fameuses éruptions solaires qui, arrivant jusqu’à la Terre, perturbent nos communications électromagnétiques.
De même, toujours en plein jour, peut-on voir la Lune ainsi que certaines planètes telles Vénus, Mars, Jupiter ou Saturne. Parfois, l’accès au ciel profond est possible, et l’on peut deviner la Voie lactée.
Un appareil attendu
Offrir ainsi la possibilité au public (la Cité reçoit 300 000 visiteurs par an) de voir le ciel est une première en France. Un lieu de contemplation ouvert de février à décembre, soit pratiquement 300 jours par an. La plupart du temps en effet, cela se fait au sein de petits observatoires de clubs d’astronomie ou bien lors de la célèbre Nuit des étoiles (la 24e édition aura lieu les 1er, 2 et 3 août 2014).
« Désormais, nous pouvons répondre à un engouement des plus avertis et sensibiliser les autres au moyen de 15 à 30 minutes d’observation, l’image étant projetée en temps réel sur un écran. On invite ensuite les gens à poursuivre leurs recherches sur Internet, à lire des blogs ou bien à adhérer à l’un des clubs d’astronomie, nombreux dans la région Midi-Pyrénées, l’une des plus équipées en Europe », indique Jean-Baptiste Desbois.
Concrètement, la coupole peut recevoir 30 à 40 personnes à la fois et chacun à son tour applique son œil en face de la lunette, le tout sous l’égide d’un animateur féru d’astronomie. La principale lunette étant couplée avec une plus petite, plus accessible, les handicapés en fauteuil roulant peuvent aussi profiter du spectacle.
Une exposition sur les « Explorations extrêmes »
Parallèlement, une exposition temporaire de 450 m2 vient de s’ouvrir sur les deux plus grandes aventures spatiales actuelles : la découverte de Mars (depuis août 2012) par le rover Curiosity et la poursuite de la comète Churyumov-Gerasimenko par la sonde Rosetta lancée en 2004 et réveillée en janvier 2014. Cette exposition durera jusqu’à l’automne 2015.