Deux hommes ont été interpellés cette semaine. La police les soupçonne d’avoir escroqué un Toulousain âgé de plus de 74 000 euros. Des travaux auraient été surfacturés et des chèques falsifiés.
Il a fallu de longs mois d’investigation pour permettre aux enquêteurs de la brigade financière de cerner le travail « particulier » de deux artisans. Ces personnes auraient abusé de leur client, un Toulousain âgé de 86 ans, décédé à l’automne.
La fille de cet homme s’est inquiétée quand le banquier de son père l’a prévenue de la présentation de deux chèques qui semblaient falsifiés. L’ajout d’un zéro faisait grimper la somme due. Et cette femme s’est alors souvenue d’individus venus chez ses parents pour proposer « d’effectuer des travaux », avant d’exiger de voir le propriétaire.
Des travaux pas sérieux
Mais cet homme se trouvait à l’hôpital après une mauvaise chute pendant l’été. Et malgré les soins, l’octogénaire est décédé à l’hôpital. En parallèle, les doutes de la famille ont été confirmés par les policiers du service local de police judiciaire de la division Rive droite. En effet, ils ont identifié plusieurs passages des « artisans » entre janvier et juillet 2024.
Déjà les enquêteurs, en visitant la maison dans le centre de Toulouse, avaient constaté que les travaux de peinture réalisés dans une chambre tenaient davantage du mauvais bricolage que du travail sérieux. Et la visite du toit, qui avait été soigneusement nettoyé selon les prestataires a surpris. Le toit n’avait, en réalité, même pas été balayé !
Au fil de leur travail, les policiers ont remonté la piste de deux hommes, deux citoyens français itinérants qui ont été interpellés mardi à Beauzelle, près de Toulouse. Ces deux ouvriers âgés de 25 et 35 ans ont été placés en garde à vue pour s’expliquer. Facturation salée et chèques falsifiés, leur mémoire leur a longtemps joué des tours à l’heure de se dédouaner.
Sous contrôle judiciaire avant leur procès
Formellement reconnus par les proches de la victime, les deux hommes mis en cause ont bien sûr affirmé avoir réalisé l’ensemble des travaux demandés. Face à l’importance de la facture, ils ont aussi expliqué que leur générateur donateur, « devenu un ami », voulait leur faire plaisir. Une générosité que les enquêteurs ont du mal à comprendre. L’homme ne pouvait plus les contredire, les policiers sont un peu démunis.
Avec l’accord du parquet de Toulouse, les policiers ont quand même saisi une Mercedes classe A acheté pendant la période où les factures adressées à la victime dépassaient les 74 000 €. Les deux individus ont été présentés au parquet jeudi. Assistés de leur avocat Me Eric Mouton, ces deux artisans seront jugés au mois de septembre, devant le tribunal correctionnel de Toulouse.
En attendant leur procès, ils ont été placés sous contrôle judiciaire, probablement pour les inciter à plus de rigueur dans leurs futures facturations ou… encaissements.