Hier, devant le Conseil Départemental de Haute-Garonne, l’heure était à la mobilisation pour les membres de l’Association des Paralysés France (APF) Handicap.
Il est 15 h, le soleil d’un été précoce tape sur la façade du Conseil départemental de Haute-Garonne. Sur le boulevard de la Marquette, à Toulouse, une trentaine de personnes membres de l’APF-Handicap, l’Association des Paralysés France, sont réunies, munies de leurs pancartes et vêtues de leur pyjama. Leur devise, « Liberté, égalité, accessibilité ». Le pyjama, dit l’essentiel : l’attente, l’isolement, la dépendance. « Quand l’auxiliaire de vie ne vient pas le matin, la personne en situation de handicap ne peut pas se lever, s’habiller et même se nourrir. Nous payons pour une vie que nous n’avons pas choisie », explique Claire, membre active de l’association, assise dans son fauteuil roulant.
Une pancarte posée sur les genoux d’un manifestant attire l’attention. On y lit : « Tu fais la grasse matinée ? Fainéant ! – Non, j’ai personne pour me lever ». Le message est frontal, précis, sans pathos.
Dominique, elle, est membre de l’APF depuis 30 ans. « Je suis engagée depuis que j’ai rencontré une personne handicapée et que j’ai réellement vu son quotidien. Avant, je ne comprenais pas ce qu’ils vivaient. Aujourd’hui, je suis là pour faire entendre leur voix », dit-elle d’un ton assuré. Elle a vu les années passer, mais les problèmes demeurent. « Les promesses de la loi de 2005, n’ont pas été tenues. Et plus le temps passe, plus la situation empire ».
Sonia, représentante départementale de l’APF, dénonce aussi le manque de progrès, malgré les précédentes manifestations. « Nous sommes des citoyens à part entière, pas des citoyens à part. Nous avons manifesté en 2019, mais depuis, aucune amélioration. Il y a un grand manque d’accessibilité en ville. On ne pense pas assez à nous », explique-t-elle.
Peu avant 16 h 00, une délégation est reçue à l’intérieur du Conseil départemental.
Un début de dialogue
À 16 h 45, les portes s’ouvrent à nouveau. Les représentants ressortent, visiblement écoutés, porteurs d’un début de dialogue. Claire prend la parole : « Nous avons été très bien reçus, notamment pas le vice-président du Conseil départemental. Le dialogue n’était pas tendu du tout. Ils nous ont écoutés. Ils nous disent en premier temps que c’est très compliqué au niveau du financier. Que ce n’était pas de la politique, mais qu’ils n’avaient pas le choix ». Elle ajoute que, « apparemment, ils commencent à faire des démarches vers l’État en notre faveur. Je vous assure, en faisant des rassemblements comme celui d’aujourd’hui, ça bouge chez nous, mais aussi chez eux ».
Ce lundi, Toulouse donne le coup d’envoi d’une mobilisation nationale. Jeudi, après avoir rejoint Limoges, ils atteindront Paris pour poursuivre la manifestation. « Le combat continue, nous ne lâcherons pas », conclut Sonia.