À Toulouse, plusieurs stickers à caractère antisémite ont été découverts sur du mobilier urbain, mêlant symboles nazis et références régionales détournées. La communauté juive dénonce une provocation grave.
La croix occitane, prisée par des groupuscules d’extrême droite, et un crâne Totenkopf, insigne SS, entourent une chocolatine. L’inscription « Section Shoahcolatine », faisant référence au génocide des juifs durant la Seconde Guerre mondiale, encadre ces trois images. Ce sticker antisémite, en noir et blanc, a été découvert dans les rues de Toulouse, au début du mois de mai.
Un collectif d’extrême gauche a signalé sur Instagram en avoir vu plusieurs, collés sur du mobilier urbain dans cinq quartiers du centre-ville. Franck Touboul, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) de Toulouse, affirme qu’ »il faut que ça s’arrête ». « Les Toulousains de confession juive veulent vivre tranquillement sans être en permanence provoqués ou blessés dans leur chair ou dans ce qui participe de leur identité et de leur histoire », déplore-t-il.
« L’antisémitisme d’extrême droite existe encore… »
Qui se cache derrière cet autocollant ? Selon un connaisseur de la mouvance d’ultradroite toulousaine, un petit groupe de hooligans serait à l’origine de ces collages. « Certains membres de ce groupe de supporters du TFC affichent ouvertement des signes et messages à caractère antisémite. Par le passé, ils ont déjà créé des stickers avec des symboles nazis, comme l’aigle », expose-t-il.
En février, des croix gammées et celtiques ont été taguées sur le portail de l’entrée de La Chapelle, un ancien squat fondé en 1993, devenu « un lieu d’expérimentation sociale, politique et artistique ». Près de l’inscription raciste « La France aux Français », les tagueurs avaient laissé leur signature : « Camside », le nom de leur bande.
Pour Franck Touboul, si « on relève souvent, à raison, l’avènement de l’antisémitisme de l’extrême gauche qui fait l’actualité, on oublie trop souvent que celui de l’ultradroite existe encore ». « Il est impératif d’identifier l’organisation responsable de ces stickers nauséabonds et d’appliquer les sanctions qui s’imposent », fustige-t-il. En 2024, le CRIF a recensé 1570 actes antisémites en France, un niveau « historique » pour la deuxième année consécutive…