La victime avait été enlevée à Toulouse (Haute-Garonne), embarquée jusqu’en Espagne où elle avait été séquestrée, torturée. Dans cette affaire d’enlèvement et séquestration, à tiroirs, puisque le calvaire d’une autre victime sera jugé prochainement aux assises, onze prévenus seront jugées par le tribunal correctionnel de Toulouse à partir de mercredi.
Pendant trois jours, les juges étudieront ce dossier qui remonte au printemps 2022. Le 25 mai, selon le récit du parquet, cette première victime se rend à un rendez-vous et est accostée par trois individus : sous la menace d’une arme, il est forcé à monter dans un véhicule.
L’homme est conduit en Espagne, dans une maison où il est retenu pendant plusieurs jours. Durant sa séquestration, la victime subit « de nombreuses violences illustrées par les photographies de ses blessures prises à sa libération », explique le parquet. Le 30 mai, l’homme est raccompagné en France et libéré.
Il sort de la voiture en marche
Le 28 mai, c’est l’un de ses amis qui est enlevé en région toulousaine. L’homme est d’abord séquestré et frappé dans un appartement de Toulouse. Selon France 3, la victime subit plusieurs blessures à l’arme blanche au niveau des cuisses.
puis ses agresseurs prennent la route de la frontière espagnole. Mais peu après le passage du péage du Boulou sur l’A9, la victime parvient « à sortir de la voiture en marche afin d’échapper à ses ravisseurs ». Il est retrouvé « grièvement blessé » dans un champ et une enquête est confiée à la division de la criminalité organisée et spécialisée de la DIPN 31. Ces faits seront « seront ultérieurement jugés par la cour d’assises de la Haute-Garonne ».
Selon le ministère public, ces deux rapts sont liés au trafic de stupéfiants. La deuxième victime explique en effet aux enquêteurs que ses ravisseurs lui ont « reproché d’avoir hébergé un individu » membre d’une équipe rivale.
Si le duo d’amis a été enlevé, c’est aussi que leurs agresseurs étaient « convaincus de leur implication » dans un vol de stupéfiants. Objectif des suspects : retrouver la marchandise. La victime la plus récente est même contactée pour lui demander de « venir en Espagne en échange de la libération de la personne séquestrée ». L’ami refuse et sera enlevé lui-même quelques jours plus tard.
Selon le parquet, le présumé commanditaire de ces deux enlèvements est en fuite à l’étranger. Il sera jugé en son absence à partir de mercredi et pour trois jours par le tribunal correctionnel de Toulouse. Deux autres prévenus sont en cavale et font aussi l’objet d’un mandat d’arrêt. Six individus en détention provisoire et deux sous contrôle judiciaire seront également jugés. Ils ont, « pour la plupart », déjà été condamnés à plusieurs reprises pour des affaires de stupéfiant.