Ne pas oublier le passé. La Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME) et le cinéma American Cosmograph s’unissent pour les journées de commémoration de l’esclavage et de son abolition. Le fruit de cette collaboration est le cycle Esclavage et Cinéma, proposé du 6 au 11 mai 2025. Tout au long de la semaine, le public toulousain pourra donc voir des films mobilisant la mémoire de l’esclavage, selon différents points de vue.
Notamment au programme, Tamango de John Berry (1958), Mandingo de Richard Fleischer (1975) ou encore Django Unchained de Quentin Tarantino (2012). Des œuvres pour certaines rarement visibles. Selon la FME, celles-ci permettent de « comprendre qu’une critique de l’esclavage a toujours été possible sur le grand écran ». Des courts-métrages seront également diffusés avant plusieurs projections.
Des séances animées par un historien
Chacune des séances sera présentée et animée par l’historien du cinéma Antoine Guégan. Après des études d’histoire, le spécialiste a commencé une thèse en études cinématographiques intitulée : « De Uncle Tom’s Cabin à 12 Years a Slave : La représentation de l’esclavage dans le cinéma américain (1903-2013) ». Un travail important, car aucune étude d’ampleur n’avait été menée sur le sujet, en France comme aux Etats-Unis. Antoine Guégan a soutenu sa thèse en juin 2023 à l’université Gustave Eiffel à Noisy-Champs, où il a prêté son serment de docteur.
Zoom sur la Fondation pour la mémoire de l’esclavage
Pour en revenir à la mémoire, les objectifs de la FME sont aujourd’hui d’inscrire l’esclavage colonial comme un fait majeur de l’Histoire de France, célébrer la richesse des cultures nées de l’esclavage et de la créolisation, mais aussi lutter contre le racisme et les discriminations.
Mais avant de pouvoir mener des actions en ce sens, la FME a mis des années à voir le jour. Déjà en 2006, le Président Jacques Chirac demandait au poète Edouard Glissant de réfléchir à la création d’une institution autonome. Dans son rapport, il propose la création d’un Centre des Mémoires de l’Esclavage mais le projet ne se concrétise pas.
Ce n’est qu’en 2016 que le Président François Hollande relance les démarches et confie à Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin, la mission de préfiguration d’une fondation reconnue d’utilité publique. Après des manœuvres supplémentaires, la FME est finalement mise en place, et reconnue d’utilité publique en 2019, après avis favorable du Conseil d’Etat.
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