La mémoire sur les quais. Les 5 et 6 mai, la SNCF transforme 12 de ses gares en lieux de recueillement, dont celle de Toulouse. Ces dernières accueillent le Bleuet de France dans le cadre d’un partenariat renouvelée entre cette œuvre nationale et le groupe SNCF. Cette opération symbolique a pour but de sensibiliser les voyageurs au devoir de mémoire, collecter des fonds pour les blessés de guerre et les familles endeuillées, et rappeler l’importance de la solidarité nationale à l’approche 80è anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Un partenariat engagé et pérenne
Après une première collaboration initiée le 11 novembre dernier, à l’occasion de l’armistice de la Première Guerre mondiale, la SNCF et Bleuet de France unissent de nouveau leurs efforts dans une opération d’envergure nationale. Ce partenariat s’inscrit dans la politique mémorielle du groupe ferroviaire, désireux d’honorer « ses agents anciens combattants et résistants ».
Dans 12 gares françaises (parmi lesquelles Paris Lyon, Montparnasse, Strasbourg ou encore Lille-Europe), des stands animés par des bénévoles seront installés pour vendre des bleuets, mais aussi informer et échanger avec les voyageurs. Cette initiative vise à « faire vivre le devoir de mémoire », tout en soutenant matériellement ceux qui en ont le plus besoin.
Le bleuet aurait été choisi pour symboliser la mémoire de la guerre car cette fleur continuait de pousser sur les champs de guerre malgré les pluies d’obus, incarnant la vie qui continue et les seules notes colorées des tranchées. © Bleuet de France
Des lieux de passage érigés en lieux de mémoire
La gare, point de croisement des destins et des générations, se révèle être un endroit tout indiqué pour une telle action.
Quel lieu plus approprié qu’une gare pour soutenir la notoriété et la popularité du Bleuet de France ? » interroge la SNCF.
En effet, ces lieux publics, fréquentés chaque jour par des milliers de personnes, offrent une grande visibilité à l’œuvre caritative.
Grâce à l’engagement du groupe SNCF et de SNCF Gares & Connexions, le rayonnement du bleuet sera ainsi largement amplifié », souligne encore le groupe ferroviaire.
Ce symbole de mémoire, enraciné dans l’histoire nationale depuis la fin de la Grande Guerre, continue de porter assistance à ceux que la guerre et le terrorisme ont blessés dans leur chair, ou dans leur cœur.
Le Bleuet de France, plus qu’un symbole
Depuis plus d’un siècle, le Bleuet de France vient en aide aux anciens combattants, victimes d’attentats, familles endeuillées, pupilles de la Nation ou résidents en EHPAD labellisés. Érigé en œuvre nationale en 1991, il joue également un rôle pédagogique à travers des actions de sensibilisation et de transmission de la mémoire.
L’origine de l’insigne du bleuet remonte à 1916. Ici un mutilé de guerre vendant ses bleuets sur les Champs-Élysées, le 14 juillet 1919. © Maurice Grosclaude/Wikimédia Commons/Domaine public
Du 1er au 8 mai, une collection nationale est organisée. Chaque Français est invité à porter le Bleuet, « côté cœur », un geste simple mais puissant, inspiré des coquelicots britanniques (poppies).
Une mobilisation renforcée jusqu’au 11 mai
L’engagement de la SNCF dépassera le cadre des gares. Le 11 mai, le groupe sera mécène des Courses solidaires, organisées à Paris par le Gouverneur militaire de la capitale, le général Loïc Mizon. Les fonds récoltés seront ainsi intégralement reversés au fonds de dotation du Bleuet de France.
Une synergie entre la SNCF et l’œuvre caritative saluée par son président, Patrick Remm :
Le Bleuet de France se tient aux côtés de “ceux qui restent” depuis un siècle. L’engagement de la SNCF marque une coopération fructueuse, qui permet d’accroître le rayonnement de l’œuvre, et d’amplifier ses actions de solidarité par une visibilité accrue dans l’espace public. »
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