« Astérix et Obélix : Le combat des chefs », « Falcon Express », cette année 2025 s’annonce bien chargée en projets pour le studio d’animation made in Toulouse, TAT productions. Et cette année s’arrose puisque la boîte fête ses 25 ans. Alors pour l’occasion, Jean-François Tosti, co-fondateur, est revenu sur ces années passées et se projette sur celles à venir.
Actu : Quel regard portez-vous sur ces 25 années passées, chargées de projets, de films et même maintenant d’une série qui sera vue à l’international ?
Jean-François Tosti : Il faut être honnête, je n’imaginais pas du tout qu’on arriverait à avoir une telle reconnaissance professionnelle. Évidement, quand on a créé TAT productions, on a toujours eu l’espoir que ça marche, et que beaucoup de gens voient ce que l’on fait. Mais aujourd’hui, on peut dire que ça a quand même dépassé toutes nos espérances. On était seulement trois au départ et en 2025, on se retrouve à 300. Alors, imaginer il y a 25 ans que l’on créerait des films et des séries qui soient vus dans le monde entier et traduits dans toutes les langues, c’est complètement magique. Je me dis « wow, on a quand même bien réussi notre coup ». Je ne regarde rien avec regret, bien sûr, on peut toujours mieux faire, mais je suis fier.
Quelle est la chose qui vous étonne le plus aujourd’hui vis-à-vis de vos productions ?
J.F.T : Je dirais que c’est assez surprenant de voir que ce que l’on crée, nos œuvres, vivent par elles-mêmes d’une certaine manière. Les gens s’approprient les films, les univers… Par exemple, on a eu beaucoup de retour sur des enfants qui se sont reconnus dans les personnages des As de la jungle, notre plus gros succès, alors que ce sont des animaux. C’est quelque chose de vraiment inattendu et d’extrêmement réjouissant.

Et tout ce parcours réalisé depuis Toulouse !
J.F.T : Oui, je suis réellement content de montrer que l’on a pu faire tout ça en province. Depuis la France certes, mais hors Paris. On est la plus grosse structure installée entièrement en région, et ça, c’est une vraie originalité que l’on défend depuis le début. C’est ce qui fait notre force, notre fierté. Et par la même occasion, on crée de l’emploi. Ces 300 personnes que nous avons recrutées depuis 25 ans, ce sont des talents dans leur domaine qui travaillent à Toulouse ! On enrichit le territoire, on le renouvelle et au-delà de ça, on obtient une renommée.
Si les dernières 25 années ont été riches en émotions, cela s’est un peu accéléré il y a quatre ans, racontez-nous.
J.F.T : C’est sûr que les dernières années ont été pleines de choses incroyables avec évidemment cette histoire d’Astérix. Il y a quatre ans maintenant, on nous a contactés pour nous demander — tout simplement — si on serait intéressé de faire l’adaptation d’Astérix et Obélix : Le Combat des chefs en 3D et qui plus est, avec Alain Chabat. Déjà le coup de fil était étonnant. Et là, on se dit « c’est complètement fou en fait ! On va travailler pour Netflix, sur une adaptation d’Astérix, avec Chabat ». Ça fait partie des choses que l’on a du mal à réaliser. À présent, ça y est, ça fait partie de mon quotidien, mais au début ça me faisait tout drôle.
Justement, travailler avec Alain Chabat, comment c’est ?
J.F.T : Vraiment, travailler au quotidien avec Chabat, c’est un plaisir. Ce qui est super, c’est que c’est un bosseur et en même temps, il est super exigeant. Mais c’est bien, parce que ça fait progresser les équipes, le studio, d’autant que tous l’ont adoré. C’est une personne très à l’écoute, sympa, qui respecte le travail de tout le monde. Et puis il a quand même une belle qualité : il est hyper talentueux en tant que réalisateur. Nous de notre côté, on a donné le meilleur de notre travail pour être à la hauteur. Et on sent que l’on a réussi notre coup.
On a parlé des 25 dernières années, mais si on se projette un peu dans l’avenir, qu’attendez-vous des 25 prochaines ?
J.F.T : Déjà, j’espère que dans 25 ans, je serai à la retraite ! Mais je crois aussi en ce que le studio TAT productions, continue de faire ce en quoi il est bon à l’heure actuelle. Je n’ai pas envie que l’on fasse plus que nécessaire, parce qu’aujourd’hui, on est arrivé à bout de toutes nos ambitions. Désormais, ce n’est que du bonus, donc on ne va pas se lancer dans un domaine que l’on ne connaît pas. On va continuer ainsi.

Le 2 juillet 2025, vous sortez un tout nouveau film 100% toulousain, que pouvez-vous en dire ?
J.F.T : Après Astérix, c’est Falcon Express, notre tout nouveau film d’animation et d’action qui sortira sur grand écran. Il raconte l’histoire d’un groupe d’animaux prisonnier d’un train. Il y a bien sûr un grand méchant opposé à Falcon, notre héros raton laveur, qui va aider tous les animaux à se sortir de la situation. C’est un film super rythmé, très drôle avec des personnages hyper touchants. Une production bien évidemment pour petits et grands. Peut-être encore plus que d’habitude, parce qu’au-delà de tous les éléments qui en font un bon film pour les enfants, nous avons aussi beaucoup de références à destination des parents. Ils vont bien rigoler.