En 1902, le cirque américain Barnum & Bailey entreprend une tournée française. Dans ce cadre, la troupe fait étape dans la Ville rose, au mois de mai. Les Toulousains voient alors débarquer un train de 80 wagons et trois locomotives. Puis une foule de curieux se rassemble à la Prairie des Filtres pour observer le montage des structures, dans la plus grande effervescence. Et justement, pour le fondateur du cirque Barnum & Bayley, un certain Phineas Taylor Barnum, tous les moyens étaient bons pour susciter la curiosité. Son premier phénomène à succès : une femme soi disant âgée de 160 ans. Une supercherie à l’issue de grands débats dans la presse.
Un monde de freak shows
En effet, l’univers de Barnum & Bailey est aux antipodes des cirques actuels, davantage reconnus pour leur ambiance familiale. La signature de la troupe américaine, ce sont les freak shows. À l’époque, les habitants de la Ville rose étaient sûrement saisis par la surprise en visitant cette caravane de l’étrange. Femme-léopard, homme-caoutchouc, puces savantes… Les numéros sont fait pour interpeller. Mais il ne faut pas oublier à qui on a affaire. Le credo de Phineas Taylor Barnum aurait été « il y a un pigeon qui vient au monde à chaque minute », et il ne parlait pas de volatiles… Le bonimenteur cultivait l’art de berner !
Affiche de 1897. © domaine public
Un avant-gardiste de la publicité
Si le succès était au rendez-vous partout dans le monde, c’est aussi parce que Barnum a su exploiter le potentiel de la publicité. La campagne d’affichage du cirque était intense et les annonces se multipliaient dans les journaux. La démesure était de mise à toutes les échelles, même en termes de communication. D’ailleurs, le charlatan a vite été érigé au rang d’homme d’affaires. Peu après avoir fondé son cirque, il a aussi entrepris une carrière politique, allant jusqu’à devenir maire de Bridgeport et siéger à la Chambre des représentants du Connecticut.
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