« Nous voulons sensibiliser le public toulousain au déclin du métier d’apiculteur, et à la nécessité urgente de protéger les pollinisateurs », annonce d’emblée Thierry Vincent, président du Syndicat d’Apiculture Méridionale.
Mobilisation à Toulouse
Le 27 avril 2025, les apiculteurs de la région Occitanie prévoient de se rassembler à Toulouse, au marché Saint Aubin, pour exprimer leur opposition à la loi Duplomb qu’ils estiment favorable au retour de certains pesticides.
Le texte prévoit notamment de réintroduire en France des pesticides néonicotinoïdes autorisés ailleurs en Europe.
Le syndicat qui rassemble aussi bien des apiculteurs, amateurs ou professionnels ou pluriactifs, dénonce un texte qui, « sous couvert de simplification, revient sur 20 ans de lutte pour l’interdiction des néonicotinoïdes, des substances dont la toxicité pour les abeilles et les pollinisateurs est bien documentée ».
Un retour en arrière écologique
Ce rassemblement s’inscrit dans un mouvement national impulsé par l’Union Nationale de l’Apiculture Française (UNAF) et ses partenaires. L’objectif est de dire non à la proposition de loi Duplomb. Un texte adopté par le Sénat en janvier dernier et qui menace, selon les apiculteurs, « la biodiversité, la santé publique et l’avenir de l’apiculture française ».
Présentée sous le titre « Lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur », la loi Duplomb est décriée comme un cheval de Troie pour faire passer un ensemble de mesures qui affaiblissent les réglementations environnementales. Pour Thierry Vincent, président du Syndicat d’Apiculture Méridionale, cette loi est d’abord « une tentative d’acheter la paix sociale après les récents mouvements agricoles ».
Abeilles et pesticides, une catastrophe annoncée
Outre le retour possible de ces insecticides, la loi faciliterait également l’épandage de pesticides par drones et diminuerait le poids des critères de santé dans les décisions de l’ANSES. Thierry Vincent insiste : « Des alternatives existent, certes avec un impact sur les rendements, mais elles protègent la santé et l’avenir ». Il critique une vision productiviste à courte vue du gouvernement.
Dans un contexte de libre-échange, les apiculteurs dénoncent une politique incohérente : « Ce n’est pas en autorisant ces substances en France qu’on corrige l’injustice, mais en les interdisant à l’échelle européenne voire mondiale ».
Thierry Vincent l’assure :
« Faute de solution immédiate, certains apiculteurs en sont réduits à installer leurs ruches dans des zones sans pesticides ou même à fuir toute trace humaine ».
La proposition de loi des sénateurs Laurent Duplomb (LR) et Franck Menonville (Union centriste) sera examinée fin mai à l’Assemblée. Un texte qui reçoit le soutien de certains syndicats d’agriculteurs.