21 138. C’est le nombre de vols et cambriolages qui ont eu lieu à Toulouse en 2024 selon des chiffres du ministère de l’Intérieur. Des crimes et délits qui touchent notamment les commerces. Dans un quartier du centre-ville, ces derniers sont victimes de nombreuses agressions depuis plusieurs années.
Agressions physique
En effet, à Saint-Aubin, elles sont récurrentes. “On y est très exposé”, confirme Marie-Amélie Farreny, co-gérante de la pharmacie du quartier. Qui plus est, celles-ci ne sont pas anodines. La pharmacienne s’exprime : “On n’a jamais eu de cas de violences physiques qui auraient pu entraîner des interventions médicales. Cependant, on a souvent été victimes d’agressions assez virulentes.”
Elle illustre : “On m’a par exemple déjà jeté une boîte de médicament au visage.” Et elle n’est pas la seule commerçante à subir des violences. Jean-Christophe Babinet, patron du bar Le Déclic, raconte sa dernière altercation. “Un homme en terrasse a fracassé un verre au sol. J’ai été obligé d’intervenir, mais au vu de son agressivité, mes collègues ont dû me venir en aide. Finalement, on a dû appeler la police”, témoigne-t-il.

Des vols à outrance
Des violences qui ne cessent pas. “Cela ne remonte qu’à 10 jours”, précise celui qui tient aussi La Petite Robe Noire. Pourtant, les gérants de boutique tentent d’enrayer ce phénomène. “Ça s’est calmé depuis quelques mois. Cela correspond à la période où on a arrêté de mettre en vente les kits qui pouvaient permettre la prise de substance”, explique Marie-Amélie Farreny. Une décroissance qui ne rime pas avec disparition. La pharmacienne est dépitée : “La dernière plainte qu’une collègue à déposé remonte à janvier, ce n’est pas si lointain.”
Outre les violences régulières, “on ne compte même plus le nombre de vols commis dans ce quartier. On essaie de contenir le problème en enlevant des rayons les produits chers. Mais cela ne suffit pas”, indique la gérante de la pharmacie. Une autre commerçante, qui a préféré rester anonyme, fait elle bilan d’au moins cinq agressions récentes avec insultes ou menaces.
Une situation qui inquiète
Mais aucun ne s’en étonne vraiment. “C’est une problématique généralisée à Toulouse. Je pense qu’elle est assez présente à Saint-Aubin, notamment du fait qu’il y ai beaucoup de toxicomanes”, suggère Marie-Amélie Farreny. Jean-Christophe Babinet va dans le même sens : “Il suffit de quelqu’un de trop ivre ou trop drogué pour que cela parte en vrille. Cela peut arriver à tout moment.”
Une situation qui préoccupe les commerçants. La gérante anonyme constate : “Depuis 12 ans que je m’étais installée, je n’avais jamais connu ce qui s’est passé ces 24 derniers mois.” Marie-Amélie Farreny fait même part d’inquiétudes. “Ce sont des gens qui ont le potentiel d’être dangereux”, affirme-t-elle. Avant de continuer : “Il est de moins en moins rassurant de se trouver derrière les caisses. »
La fuite des commerçants
Et les vendeurs ne sont pas les seuls. Jean-Christophe Babinet confirme que ce type d’altercations a tendance à faire fuir les clients. Si lui n’a pour le moment pas pour volonté de partir, ce n’est pas le cas de tous. La commerçante qui a souhaité rester anonyme fermera sa boutique mi-juin, en partie car elle ne se sent plus en sécurité.
Contactée par Actu Toulouse, la police n’a pas pu donner de chiffres. Clément Riquet, maire du quartier, a lui indiqué ne pas être au courant de la problématique, faute de retours des habitants et commerçants.