Ça va piquer. Depuis le début d’année 2025, plus de 1.100 cas de dengue et plus de 900 de chikungunya ont été recensés en France métropolitaine, touchant ainsi 81 départements (soit 84 % des départements métropolitains), ont indiqué jeudi dernier les autorités sanitaires dans un communiqué de presse publié sur Santé publique France.
Ainsi, au vu de la situation, ces dernières s’inquiètent d’une présence grandissante du moustique tigre dans toutes les régions de France, Occitanie comprise.
Au-delà du risque de circulation de la dengue, ce début d’année est marqué par un risque particulièrement accru d’importation et de circulation du virus du chikungunya en métropole en raison des épidémies en cours », indiquent également le ministère de la Santé et Santé publique France.
Quasi tous les départements de France sont touchés par les moustiques tigres. © Santé publique France
La dengue et le chikungunya pourraient devenir endémiques en Europe
Et pour éviter que le fléau continue sa propagation à vitesse grand V, une « surveillance est renforcée pendant la période d’activité (du 1er mai au 30 novembre) du moustique tigre en hexagone, grâce notamment à la sensibilisation des professionnels de santé au diagnostic et à la déclaration des cas dès le début de saison, permettant aux agences régionales de santé de prendre des mesures de lutte antivectorielle autour des personnes contaminées afin de limiter le risque de transmission locale ».
La lutte contre ces maladies dites vectorielles constitue une priorité de santé publique pour le ministère de la santé et de l’accès aux soins », Santé publique France.
D’autant plus que la dengue et le chikungunya pourraient devenir endémiques en Europe en raison du réchauffement climatique, lequel favorise effectivement la propagation du moustique tigre, au même titre que l’urbanisation et les déplacements, selon une étude publiée dans la revue Lancet Planetary Health jeudi.
Comment lutter contre le moustique tigre ?
Si aucune mesure n’est vraiment efficace à 100 %, c’est la somme de mesures individuelles et collectives qui permet de diminuer la transmission de ces maladies.
Les autorités profitent donc de ce communiqué officiel pour noter que « l’ensemble de ces éléments rappelle l’importance d’adopter les bons gestes pour se protéger des piqûres, lutter contre la prolifération des moustiques et limiter la transmission des maladies« , comme :
- Supprimer les eaux stagnantes à l’intérieur et autour des habitats (les dessous de pots, les bâches, les déchets, les gouttières, etc.) ;
- Porter des vêtements longs et amples, utiliser des répulsifs, installer des moustiquaires.
Et Santé publique France de préciser : « en cas de symptômes (douleurs articulaires ou musculaires, maux de tête, éruption cutanée, conjonctivite, avec ou sans fièvre) après une piqûre, il est important de consulter sans attendre un médecin en précisant avoir séjourné dans une zone où circulent les virus du chikungunya, de la dengue ou de Zika.
Les chiffres de 2024
En 2024, un total de 4.683 cas importés de dengue, 34 cas importés de chikungunya, huit cas importés de Zika et une co-infection dengue-chikungunya ont été signalés par des professionnels de santé ou détectés par les données du réseau de laboratoires associés à la surveillance des arboviroses, a précisé Santé publique France dans son bilan 2024 mis à jour ce jeudi 15 mai 2025 .
Mais il y a également eu 83 cas autochtones de dengue, répartis dans les régions Occitanie (3 cas), Provence-Alpes-Côte d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes, et un cas autochtone de chikungunya rapporté pour la première fois en Île-de-France.
Cette évolution rapide « confirme l’augmentation du risque de transmission locale des arboviroses transmises par Aedes albopictus constatée depuis 2022, avec plus de cas recensés et une expansion géographique vers l’ouest et le nord ».
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