Après la Cartoucherie, Bellevilles s’apprête à remettre le couvert, et à transformer un autre site industriel de Toulouse en des halles tendance et un nouveau « lieu de vie ». La société foncière solidaire met cette fois le cap sur le site de l’ex-Centre d’essais aéronautiques de Toulouse (CEAT), dont les deux cheminées iconiques ont été conservées et trônent encore sur le quartier Guillaumet. Ce qu’il faut savoir sur le projet.
Après la Cartoucherie, voilà la « Halle aux cheminées » !
Comme l’ont repéré nos confrères de Touléco, Bellevilles est en effet à la manœuvre d’un projet de nouveau tiers-lieu à Guillaumet. Un lieu qui reprend le modèle éprouvé dans les plus célèbres halles de la Ville rose, à la Cartoucherie, mais « en version miniature », sourit Adrien Ramirez, associé et cofondateur de Bellevilles.
Sa foncière solidaire mène une trentaine de projets en France, dont 15 sites déjà ouverts. À Guillaumet, Bellevilles sera propriétaire des murs, mais c’est la coopérative de commerçants Festa qui sera l’exploitant. Celle-ci s’illustre déjà dans deux lieux à la Cartoucherie — dont le célébrissime food-court — et va bientôt ouvrir d’autres halles de proximité, du côté de Saint-Orens.
Un bâtiment neuf autour des deux cheminées préservées
Adrien Ramirez ne boude pas son plaisir d’investir dans un nouveau site historique, « une zone étroitement liée à l’industrie aéronautique ».
Pour l’instant, on a appelé ce projet ‘la Halle aux cheminées’. C’est son nom de code — pas forcément le nom définitif — car on va uniquement conserver les cheminées et construire un bâtiment neuf autour.

Des halles de quartier, « complémentaires » de La Cartoucherie
Si d’après Adrien Ramirez, « ce sera une mini-Cartoucherie », cette halle ne fera toutefois pas d’ombre à sa grande sœur, qui connaît un succès fou depuis bientôt deux ans : « On n’est pas sur les mêmes dimensions ! La Cartoucherie, c’est un site de 12 000 m², avec 25 restaurants, un lieu devenu une destination à l’échelle nationale, voire internationale ».
Quant aux halles gourmandes de Guillaumet, le site se veut davantage à taille humaine : « Elles feront environ 1 000 m2. On est sur une échelle de quartier. Au final, c’est vraiment complémentaire ».
Pour les habitants, les salariés de la Cité administrative…
Ces halles s’adresseront donc aux habitants du coin, mais aussi aux nouveaux salariés de ce quartier fraîchement construit, et notamment aux « 1 600 agents qui travaillent dans la nouvelle Cité administrative » toute proche : « Ce lieu sera aussi pour eux ».
Qui plus est, le site est facilement accessible depuis l’Est toulousain, à deux pas du métro : « Entre 7 et 8 minutes à pied des stations Roseraie et Jolimont », sur la ligne A.

Que trouvera-t-on à la Halle aux cheminées ?
La Halle aux cheminées a donc vocation à être un « lieu de vie, un repaire de quartier », insiste Adrien Ramirez, « où l’on pourra venir manger, boire un coup, se retrouver ».
Il y aura trois corners de restauration, un bar, un coffee shop et un espace de vente d’environ 80 m².
Pour les corners ? « On va peut-être proposer à certains restaurateurs de la Cartoucherie de nous suivre, ce n’est pas arrêté », alors que l’espace de vente pourrait être alloué à « une épicerie, ou pourquoi pas une librairie, rien n’est figé ». Selon les projections, cette halle devrait réaliser environ 1,5 million d’euros de chiffre d’affaires prévisionnel, et créer une vingtaine d’emplois.
La Halle aux cheminées, un projet financé par les citoyens
La Halle aux cheminées repose sur un modèle économique particulier. Les quelque 2,6 millions d’euros investis par la foncière solidaire Bellevilles dans ce projet sont en réalité « les fonds des citoyens qui financent nos projets », explique Adrien Ramirez. « Avec notre modèle, ils peuvent placer leur argent dans des investissements immobiliers à vocation écologique et responsable, tout en profitant d’une défiscalisation de 25 % ».
Un lieu moderne, clair et très vitré
Imaginé par l’atelier d’architecture Devillers dans un « esprit halle », le bâtiment se veut « moderne, clair et très vitré », dépeint Adrien Ramirez. Il sera construit par les promoteurs qui aménagent la ZAC, Cogedim et Crédit Agricole Immobilier, avant d’être cédé à Bellevilles.
Nous aurons donc 1 000 m² à l’intérieur et la même surface à l’extérieur, avec de belles terrasses pour profiter des espaces verts, car cette halle sera implantée dans un écrin de verdure au cœur du quartier, où on a la chance d’avoir de beaux arbres.
Le chantier vient tout juste de démarrer sur place, avec la phase de terrassement, et devrait durer deux ans. Objectif : « Ouvrir avant la fin de l’année 2027 ».