Nouveau rebondissement pour le vaste dossier de l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres. Après un coup d’arrêt du chantier suite à une décision du tribunal administratif de Toulouse le 27 février dernier, puis l’appel déposé par l’État et Atosca, une proposition de loi en la faveur de l’A69, puis la suspension des jugements en attendant la décision de la Cour d’appel administrative, cette dernière a rendu son verdict ce mercredi 28 mai 2025. Reprise des travaux autorisée !
C’est l’intérêt public majeur qu’a retenu la cour administrative d’appel pour justifier la dérogation à l’interdiction de porter atteinte aux espèces protégées, servant à la réalisation de cette autoroute. Les précédents jugements du tribunal administratif ont donc été annulés.
De quoi susciter la colère des uns, et la joie des autres. Dans ce dossier clivant, les divers collectifs écologistes ont toujours contesté ce projet de route. En février 2025, ils avaient donc, évidemment, vécu la décision du tribunal comme une victoire. Aujourd’hui, ils déchantent, tandis que les élus locaux, eux, se réjouissent.
« Une bonne nouvelle » pour ces élus
Contacté par Actu, Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole, n’a pas souhaité réagir. Au moment de l’arrêt du chantier, il avait estimé que la décision du tribunal administratif mettait « en danger tous les projets significatifs en France« .
« Voilà une bonne nouvelle ! », s’exclame de son côté l’adjoint au maire Jean-Jacques Bolzan.
Même son de cloche pour la sénatrice de Haute-Garonne, Brigitte Micouleau, également conseillère municipale et métropolitaine. La reprise du chantier est, selon elle, « une bonne nouvelle pour les habitants du bassin d’emploi de Castres Mazamet ». Elle estime que la « cour administrative d’appel s’est prononcée dans le bon sens ».
« Colère » pour les opposants
« Incompréhension et colère ! Le sursis à exécution est accepté. Les travaux de l’absurde et destructrice A69 vont reprendre. Cette décision mettra les magistrats de la Cour d’appel devant le fait accompli, et entérine donc le droit à détruire l’environnement en piétinant la loi. Aujourd’hui, l’État consacre une nouvelle forme de pouvoir autoritaire. Nous le combattrons de toutes nos forces », s’est exclamée Anne Stambach-Terrenoir, la députée LFI de la 2e circonscription de Haute-Garonne, fervente militante contre l’A69.
Elle poursuit : « la reprise du chantier au mépris de cette décision [l’absence de raison impérative d’intérêt public majeur à l’A69, NDLR] est un scandale qui trahit l’urgence du concessionnaire et de l’État, prêts à tout pour finir le chantier avant que la justice ne rende ses décisions en appel et sur le fond ! »
Une réaction partagée par le député LFI et candidat aux élections municipales François Piquemal.
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« Une décision de justice » pour Carole Delga
Également contacté par Actu Toulouse, Sébastien Vincini, président du Département, n’a pas souhaité s’exprimer.
Pour Carole Delga, à la tête de la région Occitanie, « c’est une décision de justice ». Elle poursuit : « Mes premières pensées sont pour les habitants et les entreprises du sud du Tarn qui attendent la concrétisation de ce projet depuis plus de 30 ans. Leur voix doit être entendue et je peux leur assurer que je continuerai à la porter haut et fort ».
Enfin, elle rappelle : « ce chantier a connu 15 ans de concertation, a été validé par une déclaration d’utilité publique en 2018, a déjà mobilisé près de 300 millions d’euros et 1000 salariés depuis 2023, et est achevé aux deux tiers : il doit pouvoir se terminer dans de bonnes conditions pour le bassin de vie de Castres Mazamet. »
Avec Marie Lamarque