Le « groundhopping » vous connaissez ? Assister à des matchs de football dans un maximum d’enceintes différentes. Le Toulousain Guillaume Touquet, 36 ans, le pratique depuis une dizaine d’années. Suivez le guide, un passionné de ballon rond, d’atmosphères particulières et d’ambiances chaudes forcément.
Il vient de boucler sa 59e et 60e visite dans un stade. Guillaume Touquet était le 9 novembre dernier en Italie, à Gênes pour assister en début d’après-midi à Genoa-Fiorentina au stade Luigi Ferrari, puis dans la soirée direction Milan pour suivre Inter-Lazio, à San Siro.
Bienvenue dans la vie trépidante d’un pratiquant du « groundhopping », qui se balade à travers l’Europe pour assister à des rencontres de football « dans des enceintes un peu particulières, mais aussi pour observer les supporters, les ultras, cette culture des tribunes m’a toujours fascinée », concède ce natif de Clermont qui travaille à Toulouse dans le marketing depuis une dizaine d’années. Il nous raconte sa passion qu’il commence à partager avec sa fille, Charlie, 4 ans.
Les critères recherchés
« J’évite les clubs du top 10 européen qui évoluent dans des enceintes modernes et aseptisées comme le Real, le Bayern, Arsenal, etc. Je recherche plus l’authenticité, si le club est populaire et ancré dans sa ville, son quartier. Je me penche aussi sur la réputation des ultras, la culture des tribunes. Et puis c’est aussi en fonction des billets que je peux me procurer. »
Le budget
« J’essaie d’effectuer un déplacement tous les deux ou trois mois. Je pars sur un week-end. Il faut compter un budget de 400 à 500 €. Je fais ça avec des amis mais généralement, je suis seul. Tout le monde n’a pas envie de se retrouver dans le stade de Millwall au nord de Londres (sourire). »
L’expérience préférée
« Incontestablement, ce fut dans le stade de Fulham, Craven Cottage, à Londres. Le lieu est incroyable avec une tribune entière où les sièges sont en bois et datent de 1905. Ça donne un cachet incomparable, une atmosphère magnifique. Ça raconte une histoire. Autre belle atmosphère, celle du Tynecastle Stadium à Edimbourg où évolue Heart of Midlothian. Un stade pas rénové, hors du temps. Il y a une âme, on se croirait revenu dans les années 70. Même chose au Dalymont Park à Dublin où évolue le Bohemians FC. Tu te retrouves au cœur d’un vieux quartier au nord de Dublin. Après, question ambiance, difficile à dire mais j’ai le souvenir en Allemagne d’un match au Dynamo de Dresde face à l’Union Berlin où c’était top. »
Le week-end le plus fou
« Il m’est arrivé une fois de passer un week-end à Londres et d’assister à quatre matchs entre le vendredi et le dimanche. Il y a tellement de clubs dans la capitale anglaise. J’avais enchaîné Millwall, West Ham, Charlton et Fulham. Super mais fatigant. »
L’expérience la plus tendue
« C’était à Prague, j’étais avec un ami, nous assistions à un match du Slavia Prague. Nous avions acheté les places les moins chères et nous nous sommes retrouvés avec les ultras du Slavia. Et là, c’était très, très chaud avec des gars de l’extrême droite tchèque. Tu sens que tu es regardé et observé quand tu prends place dans la tribune. Tu te fais discret, il vaut mieux. »
Le projet rêvé
« Il y a deux endroits où j’aimerais aller. D’abord à Buenos Aires assister au Super Clasico, qu’importe si c’est à Boca où à River. L’ambiance y est tellement incroyable. Ensuite, à Varsovie, je voudrais assister à un match du Legia Varsovie où il y a un groupe d’ultras réputé dans toute l’Europe. Il faut les voir une fois. »
Un avis sur le Stadium de Toulouse ?
« Franchement, je trouve que c’est plutôt bien ce qui se passe à Toulouse. Les Indians font un super boulot depuis cinq-six ans, notamment avec leurs tifos qui sont superbes. »
Et le 61e match ce sera où ?
« Ce sera au cours du premier trimestre de 2026. Peut-être à Hambourg où il y a Sankt-Pauli et le HSV, ou bien à Newcastle en Angleterre. Je ne me suis pas encore décidé. »






















