En début de semaine, le rapporteur public, favorable au projet, recommandait à la cour d’appel administrative de Toulouse d’ordonner la reprise du chantier de l’A69, au grand dam des opposants à ce projet d’autoroute Castres-Toulouse qui avaient obtenu le 27 février dernier la suspension totale des travaux.
Et pour cause, ce magistrat dont les avis sont généralement suivis, estime notamment que maintenir le chantier à l’arrêt « risque d’entraîner des conséquences difficilement réparables », a fait savoir à l’AFP une avocate des opposants, Julie Rover.
Une nouvelle décision prise à la fin du mois
Une demande entendue puisque ce mercredi 21 mai 2025, ladite cour administrative a examiné le recours déposé par l’État visant ainsi à relancer les travaux – et la polémique.
Aux alentours de 10 heures ce matin, trois magistrats ont commencé l’examen de cette demande de « sursis à exécution » présentée fin mars par le ministère des Transports ; un outil procédural qui, en matière de justice administrative, peut permettre de suspendre les effets d’un jugement en attendant l’audience au fond en appel.
Ainsi, dans le cas de l’A69, si les juges font droit à la demande, cela signifierait une reprise immédiate des travaux de l’autoroute. La cour doit rendre sa décision – qui risque de ne pas plaire à tout le monde – d’ici la fin du mois.
Une « fête d’enterrement » de l’A69 remise en cause
Avant l’audience de ce mercredi, des opposants à l’autoroute avaient d’ores et déjà lancé un appel à une « fête d’enterrement » de l’A69 début juillet dans le Tarn.
« En annonçant dès maintenant cette date, nous nous tenons prêts à réagir si l’Etat obtient « sursis à exécution » et que les travaux reprennent d’ici là et sans attendre les appels« , explique le texte d’annonce de la manifestation diffusé sur une boucle Telegram d’opposants à l’A69 et relayée, notamment, par Les Soulèvements de la Terre.
On attend des trois juges qu’ils fassent preuve de discernement et ne suivent pas cet avis du rapporteur public, qui pour nous n’est pas entendable au regard du droit de l’environnement« , a également fait savoir à l’AFP Jean Olivier, des Amis de la Terre
« Nous ne laisserons pas poursuivre jusqu’au bout leur politique de la destruction accomplie et arguer qu’un chantier ne peut plus être arrêté puisqu’il est déjà trop avancé », préviennent, de leur côté, les organisateurs du rassemblement annoncé pour juillet et baptisé « Turboteuf L’A69 c’est fini ».
Pour tous ces opposants à cette autoroute, cette démarche équivaut ainsi à « mettre à la poubelle une décision juridique et donc à mettre de côté le contre-pouvoir qu’est le tribunal administratif ».
Un projet qui fait l’objet de vives contestations depuis le début
Depuis le début du chantier en 2023, le projet de création de 53 kilomètres d’autoroute devant relier Castres à Toulouse fait l’objet d’une très vives contestations, sous différentes formes : campements dans les arbres sous forme de Zones à défendre (ZAD), grèves de la faim ou encore recours juridiques et manifestations.
Trois grands rassemblements ont déjà réuni à chaque fois plusieurs milliers d’opposants dans le département du Tarn : en avril puis octobre 2023 et enfin, en juin 2024, les deux derniers étant marqués par des affrontements avec les forces de l’ordre.
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