Distante de plus de 800 km de l’Ariège, une usine d’équarrissage dans l’Orne (Normandie), s’est occupée des quelque 200 carcasses de bovins des Bordes-sur-Arize, contaminés par la dermatose nodulaire. Les usines du Sud-Ouest sont débordées.
Des carcasses de bovins contaminés à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) en Ariège sont arrivées en Normandie, dans l’Orne. En raison des manifestations des agriculteurs du Sud-Ouest, contre l’abattage systématique des bêtes contaminées à la DNC, certaines usines d’équarrissage n’ont pas pu fonctionner normalement, comme celle d’Agen (Lot-et-Garonne) où les bêtes ariégeoises auraient pu être traitées. Le blocage de certaines autoroutes n’a pas aidé non plus.
Résultat, les 208 carcasses de bovins contaminés ont été traitées la semaine dernière par l’usine Atemax de Saint-Langis-lès-Mortagne dans l’Orne. Une information révélée par le journal Le Perche, qu’ICI Normandie s’est fait confirmer. Les agriculteurs du secteur s’inquiètent pour leur cheptel et un éventuel risque de contamination. Ce que réfute l’usine, assurant que toutes les précautions ont été prises, en parfait accord avec les services de la préfecture.
Pas d’autres arrivées prévues
« La DNC se transmet soit par contact physique des animaux, soit par des insectes piqueurs. Et eux ne sont attirés que par les animaux vivants« , explique Paul Dabezies responsable communication du groupe Akiolis, propriétaire de l’usine Atemax. « Il y a toujours des mouches autour des cadavres, ce qui est vrai, mais ce ne sont pas des insectes piqueurs« , poursuit-il. Atemax explique également que les camions sont désinfectés avant et après le transport des carcasses.
« Ce qui est rajouté en ce moment pour la DNC, c’est une désinsectisation des camions au moment du chargement », ajoute Paul Dabezies. Aucune autre arrivée d’animaux morts à cause de la DNC n’est prévue à l’avenir, précise Atemax à ICI Normandie. Pour l’entreprise, il n’y avait pas d’autres solutions que d’envoyer les animaux des Bordes-sur-Arize à l’équarrissage dans l’Orne. C’était le site le plus proche, malgré ses 800 kilomètres de distance avec l’Ariège.
« Ne pas ajouter de la peur à la peur »
La FDSEA comprend la logique, mais ne souhaite pas que cela se reproduise, même si les risques de contaminations sont proches de zéro.« On est avec la Bretagne, les deux régions où il y a le plus de bovins. Il serait plus raisonnable d’envoyer les animaux sur des sites où il y a une faible densité de bovins. Il faut éviter de rajouter de la peur à la peur » déclare Sylvain Delye, le président de la FDSEA de l’Orne.
« On a déjà peur pour nos troupeaux, que la maladie arrive, par des achats d’animaux qui viendraient de zones contaminées. Là, on nous rajoute cette histoire. Ce serait un carnage », estime l’éleveur, dans un département où l’INSEE décompte plus de 400.000 bovins. La FDSEA de l’Orne envisage d’organiser un rassemblement devant l’usine Atemax dans les prochains jours.
https://www.francebleu.fr/occitanie/haute-garonne-31/toulouse-31555























