Près de Toulouse. Dans cette commune, des projets de santé lancés pour écarter le spectre du désert médical

Alors qu’à Toulouse « 100 000 habitants sont sans médecin traitant », selon le professeur Vincent Bounes, vice-président de la Région en charge de la Santé, d’autres communes en périphéries, se retrouvent démunies face à la pénurie de médecins. Selon nos informations, une commune comme Léguevin, à l’ouest de Toulouse, est en passe de se retrouver avec un seul médecin pour 10 000 habitants. La pénurie est douloureusement vécue dans d’autres communes par les habitants. Alors les communes s’organisent pour tenter d’éviter la catastrophe.

Au nord de Toulouse, Bessières mise sur l’ouverture d’une maison médicale. « Il y a dix ans, on avait neuf médecins pour 3000 habitants. En 2020, on est tombé à quatre médecins pour 4500 habitants, a expliqué Cédric Maurel, maire de Bessières à Actu Toulouse. Au début de notre mandat, on a su très vite qu’il fallait qu’on enclenche quelque chose. » Avec l’aide du Département et de la Région, la commune a investi de l’argent public pour construire un nouveau bâtiment, et accueillir dès ces prochaines semaines, un kiné, un orthoptiste, huit infirmières, une diététicienne, une sage-femme et trois médecins… Encore faut-il trouver des praticiens désireux d’entrer dans ce schéma.

Dans le même secteur géographique, la commune de Castelnau-d’Estrétefonds a opté pour un autre cas : celui de ramener dans cette ville de 7000 habitants une offre de santé de proximité globale, sans se fixer uniquement sur la médecine générale. Conséquence : plusieurs projets vont voir le jour. On fait le point.

Une offre globale de proximité

Sandrine Sigal, maire de Castelnau-d’Estrétefonds, est convaincue « que la santé est un enjeu majeur » pour sa commune. Et qu’une offre de santé globale de proximité est capitale pour la vie locale.

« Nous avons quatre généralistes, mais on sait que ces médecins n’accueillent plus de nouveaux patients et certains vont partir à la retraite. Alors, la commune a souhaité travailler sur la création d’un pôle de santé, sans investir directement, mais en favorisant l’installation des professionnels dans notre commune. Ce pôle de santé va voir le jour. Le projet a été imaginé par des professionnels qui ont souhaité s’implanter sur un même lieu. Ce lieu a été identifié. Le permis de construire a été déposé. L’ouverture est programmée dans quelques mois, avec l’arrivée, d’ores et déjà actée, de 3 médecins généralistes dès cet automne ».

Des généralistes, mais aussi des spécialistes

Au-delà des généralistes, ce pôle rassemblera des cardiologues, des ostéopathes, une sage-femme échographe.

Castelnau-d’Estrétefonds va également accueillir un centre de dialyse dès ce printemps. C’est l’AAIR, établissement de santé à but non lucratif créée en 1971 par un groupe de néphrologues toulousains, et présent en Midi-Pyrénées depuis plus de 50 ans aux côtés des patients atteints d’insuffisance rénale chronique, qui va gérer cette structure.

« Ce sont les professionnels qui sont venus nous dire qu’ils avaient de nombreux patients dans le secteur et que cela serait intéressant d’ouvrir un lieu à Castelnau. Avec ce centre, ils auront un lieu à proximité de chez eux. Cela représentera moins de temps passés dans les transports et quand on connaît la lourdeur d’un tel traitement, c’est une excellente nouvelle pour les patients », se félicite la maire.

« Un grand bon en l’espace de trois ans »

Dans le même esprit, un centre d’ophtalmologie doit voir le jour. « L’idée, c’est de faire en sorte que les habitants puissent avoir des praticiens mais aussi toutes les nouvelles technologies à proximité. Avec tous ces projets, en l’espace de trois ans, c’est un grand bond que la commune va faire à ce niveau », assure l’élue.