Mis en cause pour escroquerie, le directeur du Caousou à Toulouse pourrait finalement être blanchi. L’enquête met surtout en lumière une gestion contestée, entre imprécisions comptables et tensions humaines persistantes.
C’est une affaire sensible au cœur de l’enseignement catholique toulousain. Visé par une plainte pour escroquerie, Sébastien Goulut, directeur de l’emblématique école privée du Caousou à Toulouse, n’aurait en réalité commis que quelques imprécisions de gestion. D’après nos informations, à la suite des investigations menées par la police nationale, aucune infraction pénale n’a été relevée. À ce stade des investigations, et en attente de nouveaux éléments, l’affaire pourrait finalement ne déboucher sur aucune suite judiciaire. La décision appartient désormais à la magistrate en charge du dossier.
L’enquête, conduite par la brigade financière de la Division de criminalité territoriale de Toulouse, débute le 13 mars 2025. Ce jour-là, la responsable financière de l’association « Le Caousou » se présente au commissariat central. Alertée par la vigilance d’un comptable, elle découvre des anomalies suspectes sur les comptes de l’association. Sébastien Goulut, titulaire de la carte bancaire, aurait utilisé des fonds associatifs à des fins personnelles. Entre janvier 2018 et décembre 2023, près de 12 000 € auraient ainsi été dépensés sans justificatif.
La preuve de remboursements rapides
À la suite de la plainte déposée, les forces de l’ordre se rendent sur place deux jours plus tard. Le 15 mars, les membres du personnel sont entendus en profondeur au sein même de l’établissement. L’un des salariés aurait fourni plusieurs éléments accréditant les soupçons évoqués.
Dans les jours qui suivent, les auditions de nombreux témoins se poursuivent. La majorité d’entre eux se dit très surprise des accusations. Ce jeudi, le dossier prend un nouveau tournant lorsque le directeur est convoqué par les enquêteurs. Sébastien Goulut, accompagné d’un avocat, accepte de se prêter à l’interrogatoire. Bien qu’il ne soit pas placé en garde à vue, l’audition s’annonce néanmoins longue et minutieuse.
Rapidement confronté aux éléments fournis par ses collaborateurs, le directeur de 50 ans aurait reconnu certaines « maladresses ». Il aurait néanmoins produit des documents prouvant que les sommes prélevées ont toujours été intégralement remboursées, au centime près.
En parallèle de l’enquête judiciaire, un second volet critique la gestion humaine de Sébastien Goulut, selon une enquête de Médiacités. Son autoritarisme est vivement critiqué, tout comme son refus d’accueillir des associations de sensibilisation à l’égalité et à la lutte contre les discriminations, telles que SOS Homophobie, le Planning familial ou l’association « Contact » de parents d’enfants LGBTQI +.