Les Toulousains ont fait preuve d’orgueil après la semaine particulière qu’ils ont vécue et leur performance de haute volée (41-19) a fait dire au manager de Lyon qu’ils seraient champions en juin prochain. Rien que ça.
Huit ans. C’est le temps qu’il faut remonter pour trouver trace d’une victoire du Stade Toulousain en terres lyonnaises. C’était en 2017, Antoine Dupont venait tout juste de débarquer à Toulouse et la paire de centres alignée à l’époque était composée de Gaël Fickou et Florian Fritz… Autant dire une éternité. Samedi soir, grâce à ce succès au terme d’un match abouti (41-19), les Toulousains se sont rassurés et ont envoyé un message à l’ensemble de leurs contempteurs. On fait le point.
L’orgueil des « rouge et noir »
« Tout le monde dégueule sur le président, sur notre club… Tout le monde nous dégueule dessus ! » Les mots d’Ugo Mola étaient particulièrement forts samedi, à l’issue de la rencontre. Au milieu de ses joueurs, c’est un manager qui a semblé touché, énervé même, par les propos qui ont pu être tenus la semaine précédent la rencontre, au sujet de la sanction dont a écopé le Stade Toulousain dans le cadre de l’affaire Jaminet. Un retrait de deux points au classement que beaucoup d’observateurs ont jugé trop clément.
Tout le monde est contre nous, mais on va leur montrer que malgré ça, on ira au bout. Voilà en substance le message qu’a voulu faire passer Ugo Mola, en agitant la carte du seul contre tous. D’autant plus qu’il y voit une injustice : parce que du côté d’Ernest-Wallon, on estime avoir payé deux fois pour cette faute. Toulouse avait déjà réglé une amende de 1,3 million d’euros la saison passée pour manquement aux règles du salary cap. À Lyon en tout cas, les Toulousains ont fait preuve d’orgueil et se sont servi de la frustration de la défaite à Glasgow en Champions Cup (28-21) et de ce sentiment d’injustice pour dérouler sur le terrain, notamment en seconde mi-temps. « Cette victoire fait beaucoup de bien par rapport aux dernières semaines, au dernier déplacement (à Glasgow), par rapport au contexte de la semaine aussi (sanction). Un tas de choses. L’équipe a fait preuve de caractère », se félicitait Laurent Thuery après le match.
La revanche des remplaçants
Le groupe a été piqué par les critiques du staff, notamment sur l’apport du banc lors du match en Ecosse. Et samedi, il était temps de remettre les choses au clair. Cette fois, les remplaçants ont fait mieux que tenir leur rang. On peut citer bien sûr la performance d’Antoine Dupont qui a offert au public de Gerland – qui l’a ovationné plus que n’importe quel joueur lyonnais – des mouvements de grande classe : prises d’intervalle, jeu au pied millimétré, passes dont lui seul a le secret… On retrouve peu à peu le meilleur joueur du monde. Mais dans son sillage, tous ont été précieux. Les entrants en première ligne ont fait très mal en mêlée, Banos et Jelonch ont étrillé la ligne défensive lyonnaise tandis que Epée et Vignères ont pesé offensivement, ce dernier s’offrant même l’essai du bonus au terme d’un mouvement magnifique.
Ghezal les voit déjà champions
L’ancien joueur formé à L’Isle-Jourdain a été, bien malgré lui, obligé de reconnaître la supériorité stadiste sur la rencontre, mais il a même été plus loin que ça, sans forcément y avoir été invité par les journalistes. À l’issue de la rencontre, le manager du LOU Karim Ghezal a loué l’état d’esprit des siens avant de, très vite, mettre en avant les « rouge et noir ». « On s’est envoyés avec nos armes. […] Mais on n’est pas du tout invités avec le Stade Toulousain quand ils sont énervés. Il n’y aura pas trop de suspense cette année encore. Ce seront eux qui seront champions en fin de saison ». Réaction à chaud ou prémonition ? Réponse au mois de juin.
Pas d’entraînement et des fêtes au chaud
Le succès face à Lyon a permis aux « rouge et noir » de revenir à la première place du classement, à égalité de points avec Pau (les Béarnais les devancent grâce aux « points terrain »). Et cela, malgré les deux unités qui leur ont été retirées. Par rapport à la même époque l’année passée, le Stade Toulousain est en avance sur son temps de passage, comptant un point de plus au classement (42 contre 41). Les entraîneurs ne s’y sont donc pas trompés en offrant à l’ensemble de l’effectif, quatre jours de vacances pour profiter des fêtes en famille. La reprise de l’entraînement est prévue vendredi, pour préparer de façon express, la réception de La Rochelle, dimanche au Stadium.






















