Avec une dixième place arrachée au buzzer à Saint-Étienne lors de la dernière journée de Ligue 1, le TFC marque une progression par rapport à la saison précédente.
Sur le gong, en enfonçant Saint-Étienne d’un étage, le TFC s’est hissé samedi soir, lors de la dernière journée de Ligue 1, à la dixième place du championnat. L’espace était mince, le timing serré, il a fallu compter sur les défaites de Rennes et d’Auxerre pour gagner deux rangs d’un coup, mais le résultat est là : les Violets signent leur meilleur classement depuis 2013-2014 (9e, la Ligue 1 comptait alors 20 équipes). Pour sa deuxième saison sur le banc, Carles Martinez Novell gagne une place, dans un club où la progression constante est érigée en culture d’entreprise. Il faudra attendre la prise de parole, dans les prochains jours, de Damien Comolli, pour savoir si cette photo finish satisfait le président toulousain et si elle colle avec ses projections toujours précises d’avant-saison, mais si, justement, on parle d’entreprise, il semble difficile de ne pas s’en satisfaire.
Dans un climat économique rendu étouffant pour les clubs par tous ces torchons brûlés entre DAZN et la LFP, Toulouse a continué à se distinguer par une gestion économique rigoureuse. Avec un budget d’environ 40 millions d’euros (aux alentours du 15e rang en L1), passé sans encombre devant la DNCG en novembre 2024, le TFC a aussi été l’un des rares clubs à ne pas enregistrer d’arrivée lors du mercato d’hiver, contrairement à la saison précédente où l’arrivée de Yann Gboho avait permis d’enclencher une nouvelle dynamique en deuxième moitié d’exercice. Une politique restrictive assumée qui ne va pas sans risques, que l’on a pu mesurer au cœur de l’hiver lorsque le groupe toulousain s’est retrouvé privé, tour à tour, de plusieurs de ses joueurs cadres (Nicolaisen, Aboukhlal, Sierro, Schmidt, Restes, Gboho…) « Nous avons un effectif plus réduit. Il suffit qu’il y ait trois ou quatre joueurs importants qui se blessent, ça devient plus compliqué » note le capitaine Vincent Sierro, qui rappelle que « cette année, en termes d’expected goals et d’expected points », ses coéquipiers et lui étaient « bien souvent devant » leurs adversaires. Comprendre : en termes statistiques, le TFC a sous-performé et aurait dû finir plus haut.

Disette à la maison
À Toulouse, les chiffres confirment une impression qui aura été le leitmotiv de la saison. Celle d’une équipe cohérente dans le jeu, quasiment toujours à la hauteur de ses adversaires, mais qui a cruellement manqué d’efficacité pour faire tomber la pièce de son côté. Manque de chance ? Manque d’ambition lors de l’intersaison après le départ de Thijs Dallinga, auteur de 14 buts en Ligue 1 en 2023-2024 ? Pour une équipe dont Zakaria Aboukhlal termine meilleur buteur (7) malgré ses nombreuses absences pour blessure (22 titularisations en 34 journées), la restructuration du secteur offensif sera en tout cas l’un des chantiers prioritaires de l’été. Bien plus que la défense, où le recrutement data s’est avéré très efficace avec les excellentes pioches Charlie Cresswell et Mark McKenzie, et qui a permis aux Violets d’être la sixième équipe à encaisser le moins de buts en Ligue 1 (43).
Une plus grande efficacité offensive permettra peut-être aux Toulousains de casser leur plafond de verre face aux grosses équipes, eux qui n’ont pris que huit petits points contre les neuf équipes mieux classées qu’eux (avec une seule victoire, contre Lens). Un total problématique mais peut-être moins, pour les supporters, que celui des victoires à domicile (5) d’une équipe qui a pris la majorité de ses points en déplacement (22 contre 20 à la maison). Il faudra probablement y remédier pour conserver la dynamique d’affluence au Stadium, encore excellente cette saison avec une moyenne au-dessus de 26 000 spectateurs. L’équilibre économique d’un club passe aussi par la passion que son équipe inspire.