À Carbonne, le barrage installé sur l’autoroute A64 rythme depuis trois semaines le quotidien de nombreux agriculteurs mobilisés contre les mesures sanitaires liées à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Parmi eux, Nathalie Baron vit cette mobilisation sur deux fronts.
Agricultrice à Montégut-Bourjac, Nathalie Baron cultive des céréales et élève une vingtaine de bovins. Son mari, Cédric, est lui aussi exploitant, avec un troupeau d’environ 130 têtes. Tous deux sont directement concernés par les protocoles en vigueur.
La journée, Nathalie reste sur les exploitations. Le soir, elle rejoint le barrage de Carbonne, où Cédric est mobilisé quotidiennement avec le collectif des Ultras de l’A64 depuis le 12 décembre. « On a la chance d’être deux, pour se relayer », explique-t-elle, « C’est une organisation indispensable pour tenir dans la durée ».

Une soirée dédiée aux femmes agricultrices
Mardi 16 décembre, une mobilisation particulière a marqué le site de l’A64. Une soirée de mobilisation des femmes. « L’idée était de montrer que nous sommes là, impliquées, et que cette situation pèse aussi sur nos vies de famille. » Ce soir-là, une vingtaine de femmes, dont Nathalie, ont dormi sur place, prenant le relais des hommes mobilisés depuis plusieurs nuits, sous le pont, dans le froid et le vacarme des camions et des klaxons de soutien. « Des hommes nous ont remerciées. Certains ont enfin pu passer une nuit dans leur lit. »
Les revendications restent inchangées. Une vaccination préventive et, surtout, la fin de l’abattage systématique des troupeaux lorsqu’une bête est malade. « Il faut trouver d’autres protocoles. L’abattage est brutal, c’est une vraie violence psychologique. », s’indigne Nathalie.
À la veille de Noël, l’épuisement se fait sentir. « Cela fait trois semaines que les agriculteurs sont mobilisés. C’est très difficile. Et dans ces conditions, on n’a pas vraiment l’esprit à faire la fête. » Mais si la situation ne se débloque pas, « nous serons encore présents le 24 décembre ».
Sur le barrage, le soutien de la population reste fort avec des dons alimentaires, des visites, des propositions d’aide. Un principe guide néanmoins le mouvement. Respecter les lieux. « À Carbonne, c’est propre. C’est essentiel pour notre image. »
























