« On ne va pas lâcher » : au lendemain de nouvelles annonces de Sébastien Lecornu et malgré les appels gouvernementaux à une « trêve de Noël », certains barrages d’agriculteurs ont été maintenus ce samedi 20 décembre 2025 sur des axes routiers et autoroutiers, au premier jour des vacances scolaires.
Selon le ministère de l’Intérieur, « 50 actions mobilisant 1 619 personnes ont été comptabilisées » samedi, contre 93 actions et un peu moins de 4 000 personnes mobilisées vendredi.
Reçues vendredi à Matignon, la Coordination rurale et la Confédération paysanne, qui dénoncent la gestion gouvernementale de l’épizootie de DNC, n’ont pas appelé à la levée des blocages en cette période de fêtes de fin d’année.
Les sections départementales sont libres de continuer le mouvement, a confirmé samedi matin sur France Inter le secrétaire général de la CR, François Walraet, tout en appelant à « faire une pause » pendant Noël.
Des barrages dans le Sud
« Tant qu’on ne change pas de politique sanitaire, tant que le gouvernement reste sur l’abattage systématique et total, lors d’un cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) dans un élevage, on restera mobilisés », a déclaré à l’AFP Sara Melki, coporte-parole de la Confédération paysanne de l’Aveyron.
Le syndicat agricole a établi à la mi-journée, un nouveau point de blocage sur l’autoroute A75 au sud du viaduc de Millau, causant sa fermeture dans le sens sud-nord.
Les manifestants ont quitté les voies de circulation en milieu d’après-midi, sans heurts avec les forces de l’ordre, a indiqué la Confédération paysanne et la circulation a pu reprendre à 18 h 30 selon la préfecture.
Cette autoroute reste entravée plus au nord par la Coordination rurale. « On attend un nouveau protocole » de lutte contre la dermatose bovine pour lever les barrages, a souligné Eloi Nespoulous, coprésident de la Coordination rurale de l’Aveyron (CR12).
Dans les Bouches-du-Rhône, plus de 250 personnes se sont rassemblées à l’appel de la Confédération paysanne, aux abords d’un hypermarché à Aubagne, avec 300 brebis et presque autant d’agneaux.
Ils ont mis en place un barrage filtrant et demandé « 20 000 vaccins pour protéger tous les troupeaux (de la région contre la DNC) avant le 10 janvier », a indiqué secrétaire départemental du syndicat Jean-Charles Bureau.
Cette autoroute bloquée jusqu’à dimanche soir
À Cestas, au sud de Bordeaux, l’A63 doit rester bloquée « minimum jusqu’à dimanche soir », selon la CR33. Les manifestants ont toutefois décidé de rouvrir samedi une bretelle d’accès à l’autoroute dans le sens Bordeaux-Bayonne, moyennant une courte déviation de deux kilomètres au niveau du barrage, a précisé la préfecture.
« On ne va pas bloquer les voitures pour que les gens puissent aller voir leur famille ou partir en vacances », a souligné Ludovic Ducloux, viticulteur et coprésident de la CR33.
Samedi matin, l’autoroute A64 Toulouse-Bayonne restait fermée sur plus de 180 km, de la Haute-Garonne aux Pyrénées-Atlantiques, comme à Carbonne près de Toulouse. « On ne va pas lâcher ce coup-ci », a prévenu Thierry Léon, coprésident de la CR des Pyrénées-Atlantiques.
La circulation est totalement rétablie sur les autoroutes A89, entre Clermont-Ferrand et Bordeaux, et A20, entre Limoges et Montauban, a indiqué la préfecture de la Corrèze.
« Le compte n’y est pas »
La FNSEA, suivie par les Jeunes agriculteurs, a appelé vendredi à une « trêve », conditionnée à un « courrier » avec « l’ensemble des intentions » du Premier ministre.
Dans ce courrier consulté par l’AFP vendredi, Sébastien Lecornu a de nouveau défendu la stratégie gouvernementale de lutte contre la dermatose, consistant notamment à abattre la totalité d’un foyer touché par la maladie. Il a aussi fait passer le montant du fonds d’urgence annoncé en début de semaine de 10 à 11 millions d’euros.
« Les réponses attendues, notamment sur les indemnisations des animaux bloqués, la sécurisation économique des exploitations ou encore le soutien aux céréaliers, ne sont pas au rendez-vous. Le compte n’y est pas », a réagi la FNSEA.
Le syndicat soutient la stratégie sanitaire actuelle mais demandait notamment au gouvernement des « garanties » sur la taxe carbone européenne appliquée aux engrais.
« Les annonces, globalement, sont assez faibles. Ce ne sont que des promesses, a réagi François Walraet. Il est indispensable que l’État se mette à réfléchir » sur le protocole d’abattage.
Avec AFP.
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