Danijel Andjelkovic fait partie des 14 propositions de la rédaction pour notre série « Toulousain de l’année 2025″. Élu « meilleur entraîneur » de la Starligue en 2025, la troisième fois en quatre ans après ses sacres en 2022 et 2023, le technicien serbe du Fenix Toulouse fait l’unanimité auprès de ses pairs et du monde du handball.
« Au début, on pensait à un miracle. Puis, on s’est dit c’est un miracle permanent. Mais pas du tout en fait, la réussite du Fenix c’est le fruit du travail de Danijel Andjelkovic, malgré un effectif qui n’est pas le plus reluisant de la Starligue mais dont il parvient à en tirer la quintessence. Danijel Andjelkovic a des idées, du talent, de la personnalité, il est créatif. » François-Xavier Houlet, consultant sur beIN et voix du handball en France, ne tarit pas d’éloges au sujet du technicien serbe qui a été élu cette année « meilleur entraîneur » de la Starligue, la troisième fois en quatre ans, chose unique dans l’histoire de la Ligue nationale de handball.

À 47 ans, le technicien serbe du Fenix Toulouse n’en finit plus d’épater ses pairs et les amoureux du handball, lui qui a pris en main la formation toulousaine à l’été 2021 et qui, depuis, gravit les échelons avec réussite : 7e, 6e, 4e à deux reprises ces deux dernières saisons avec la qualification européenne à la clé, Danijel Andjelkovic a remis le Fenix sur la scène continentale.
Du travail bien fait quand on sait les moyens dont il dispose (le 12e budget de la Starligue), ce qui l’empêche de pouvoir recruter comme il le souhaiterait. Mais le coach du Fenix ne s’en plaint pas. « Le sport de haut niveau, c’est toujours une question de moyens, chacun à son niveau. Nous, avec 3,5 M€ de budget, ça semble difficile de pouvoir faire mieux », admet-il. « Mais le plus important, c’est la stabilité financière du club et sa pérennité. J’ai compris ça et je ne perds plus d’énergie sur cette question de moyens. » Il avance donc avec ses idées, ses envies, ses choix forts. « Être entraîneur, ce n’est pas qu’entraîner, c’est aussi gérer les hommes, trouver quel chemin leur faire prendre pour arriver là où on veut aller. Entraîneur, c’est être dans la recherche permanente », estime le coach du Fenix.
« Il est en constante recherche du mieux »
L’ancien demi-centre de la Serbie dont la culture du jeu s’est enrichie par ses expériences de joueur dans les championnats suédois, hongrois et français, a toujours été passionné par l’entraînement. Son poste de demi-centre en faisait déjà le relais de ses entraîneurs sur les terrains. Il est aussi totalement ouvert sur ce qui se passe autour de lui. « Il possède une énorme capacité d’observation, il n’hésite pas à prendre chez les autres des idées. En fait, il a tout ce que j’aime chez un coach, il n’applique pas une recette mais est au contraire en constante recherche du mieux », souligne François-Xavier Houlet. Pour illustrer ses propos, Danijel Andjelkovic formé à la réputée école yougoslave, n’a jamais hésité à ouvrir d’autres portes. « Au début de ma carrière d’entraîneur, je me suis intéressé à mes homologues espagnols, je me suis posé la question de savoir ce qu’ils font car ils obtiennent d’excellents résultats. Là, j’aimerais voir comment les Danois travaillent. C’est un petit pays mais quand vous voyez leurs résultats au plus haut niveau », glisse admiratif le Toulousain totalement ouvert à la découverte des richesses du handball européen.
La Formule 1 et le tracteur
Si Danijel Andjelkovic s’enrichit au contact des autres, que dire de ses joueurs dont il sait tirer le meilleur mieux que personne, capables de se surpasser collectivement comme individuellement. « Certains ne sont jamais aussi bons que lorsqu’ils évoluent à Toulouse », nous confiait il y a peu un technicien français, saluant le travail du coach du Fenix qui vit passionnément son aventure sur le banc toulousain. « Tu ne peux pas savoir le bonheur que c’est lorsque le scénario se déroule comme prévu », avance-t-il en mettant en avant certaines prestations XXL de son équipe ces dernières saisons comme le 8e de finale aller de Ligue européenne face à Benfica (38-34) en mars 2024, le match nul sur le terrain de Flensburg (34-34) en février dernier, sans oublier ses faits d’armes réguliers face aux ténors de la Starligue, Paris, Nantes et Montpellier que les Toulousains savent mieux que personne contrarier (on n’a pas oublié le chef-d’œuvre tactique du 26 mars 2023 sur le terrain de Nantes pour arracher un nul 33-33 incroyable). Des réussites qui ne sont pas qu’un coup d’éclat mais qui sont le fruit d’un travailleur acharné qui explique ainsi sa méthode : « Il faut être passionné pour consacrer beaucoup de temps au travail et avoir à côté le soutien de sa famille. Là, tu pars sur de bonnes bases. Après, je suis exigeant et rigoureux, je demande de la discipline dans le jeu et je valorise ceux qui ne s’économisent pas. » Ainsi va Danijel Andjelkovic qui n’a pas son pareil pour surprendre son monde alors que le challenge semble parfois inaccessible à ses joueurs et qui confie : « Quand tu affrontes une Formule 1, mon objectif, c’est de l’amener sur mon terrain, un champ de patates où l’attend mon tracteur. C’est quand même plus simple ainsi, non ? », conclut-il avec un large sourire.






















